Quand aller à la maternité ?

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 20 décembre 2024

Pour toutes les futures mamans, la question de savoir quand partir à la maternité est souvent source de questionnements. Faut-il partir tôt par précaution, ou attendre au maximum afin de ne pas ralentir le processus physiologique ? Dans cet article, nous vous livrons nos astuces pour reconnaître les signaux essentiels et déterminer le moment idéal pour vous rendre à la maternité, en tenant compte de votre situation personnelle et de vos besoins.

Quand partir à la maternité ?

Le moment idéal pour se rendre à la maternité dépend de nombreux facteurs : votre profil, la distance à la maternité, et surtout votre sentiment de sécurité.

Restez chez vous tant que vous vous sentez en sécurité. Si vous êtes à l’aise et confiante chez vous, c’est souvent le signe que vous pouvez attendre.

En revanche, si l’inquiétude prend le dessus, cela peut être le bon moment pour aller à la maternité. Songez-y si :

  • Vous commencez à vous inquiéter du trajet.
  • Vous doutez de la tolérance de votre bébé aux contractions.
  • Vous perdez confiance ou vous sentez vulnérable.

Ces pensées indiquent que la sécurité offerte par la maternité devient nécessaire.

Évidemment, le contexte dans lequel vous vous trouvez est également primordial. En fonction de la distance qui vous sépare de la maternité, du moyen de transport que vous comptez prendre ou encore de l’heure à laquelle les contractions commencent (heure de pointe ?), cela influera dans votre décision.

Planifiez différents scénarios avec votre partenaire (ou votre sage-femme) afin d’être prête tout en restant flexible.

Quand se rendre à la maternité selon vos contractions ?

Reconnaître les contractions de travail

Savoir reconnaître et écouter vos contractions est essentiel pour déterminer le bon moment pour partir à la maternité. Voici quelques repères pour vous guider.

Les contractions de travail se distinguent par plusieurs caractéristiques :

  • Elles sont régulières.
  • Elles s’intensifient progressivement.
  • Elles ne disparaissent pas avec le repos ou un bain chaud.

Si malgré ces mesures, les contractions persistent et vous semblent différentes de celles déjà expérimentées (Braxton-Hicks), il est possible que ça soit le grand jour ! Toutefois, ce n’est pas une raison pour courir à la maternité immédiatement.

La phase de pré-travail : profitez de ce temps chez vous

Durant la phase de pré-travail, les contractions sont encore assez espacées et d’intensité modérée.

Cette phase peut durer plusieurs heures, voire plus d’une journée. Il est préférable de rester chez vous pendant cette période. Vous serez généralement plus à l’aise dans votre environnement familier qu’à l’hôpital.

Ce temps peut être utilisé pour :

  • Bouger doucement pour accompagner les contractions (par exemple, faire des ronds sur votre ballon de yoga ou des cercles avec le bassin).
  • Vous reposer si vous en ressentez le besoin.
  • Manger pour faire le plein d’énergie.
  • Organiser les derniers détails logistiques même si c’est encore mieux qu’une personne tierce s’en occupe pour vous (prévenir votre personne ressource pour garder les aînés, préparer le trajet, etc.).

Le début du travail est une phase précieuse où vous pouvez commencer à vous mettre dans votre bulle, visualiser l’arrivée imminente de votre bébé et vous réjouir de ce qui se prépare.

La règle des 5-1-1 contractions

Une règle couramment enseignée en préparation à la naissance est celle du 5-1-1 voire 4-1-1 pour mesurer les contractions :

  • 5 ou 4 minutes d’intervalle entre chaque contraction.
  • 1 minute de durée par contraction.
  • Ce rythme persiste depuis au moins 1 heure.

Cependant, il est important de ne pas se laisser absorber par le chronométrage au point de n’être obnubilée que par cela et d’en oublier de vous connecter à votre corps. Si possible, déléguez cette tâche à votre partenaire ou jetez simplement un œil rapide à la cadence.

Le but est de rester connectée à vos sensations et de maintenir un état de relaxation, car c’est dans cet état que votre corps fonctionne le mieux pour avancer le travail.

Quel que soit votre choix (partir tôt ou attendre un peu), il repose souvent sur un mélange de rationalité (temps de parcours, horaires) et d’intuition (le moment où vous sentez que c’est le bon). Faites confiance à vos sensations et à votre préparation.

Si vous avez un doute, n’hésitez jamais à appeler votre maternité. Les professionnels sauront vous guider en fonction de l’état que vous décrirez.

Quand partir à la maternité pour bébé n°2 ?

La naissance d’un deuxième enfant s’accompagne souvent de nuances importantes par rapport à un premier accouchement. Voici quelques clés pour comprendre ces différences et adapter votre décision en fonction de votre expérience.

Bien que chaque accouchement soit unique, le déroulement des précédentes naissances peut fournir des indications utiles. Si votre premier accouchement a été particulièrement rapide, il est probable que le travail progresse encore plus vite cette fois-ci. Ce paramètre doit être pris en compte dans votre décision.

Avec un deuxième ou troisième bébé (ou plus !), la phase de travail a souvent tendance à s’accélérer par rapport à un premier accouchement. Plusieurs raisons expliquent cela :

  • Le corps « se souvient » du processus, les tissus et le col de l’utérus étant plus réactifs.
  • Les phases de latence et d’entrée en travail sont souvent plus courtes.

En conséquence, il est important d’écouter votre corps et de partir plus tôt si :

  • Vous sentez une accélération rapide de la fréquence ou de l’intensité des contractions.
  • Vous avez déjà connu un travail court lors d’un précédent accouchement.

Perte des eaux : quand faut-il se rendre à la maternité ?

La rupture de la poche des eaux peut survenir avant le travail (10 % des cas) ou pendant. Parfois spectaculaire (mais c’est rare), elle peut aussi se manifester par un simple écoulement.

Certaines circonstances nécessitent un départ immédiat vers la maternité comme la perte des eaux avec liquide teinté (vert ou brun). Cela peut indiquer la présence de méconium (les premières selles du bébé) ce qui nécessite une surveillance médicale urgente. Dans ce cas, même si vos contractions ne sont pas rythmées voire complètement absentes, il faudra vous rendre au plus vite à la maternité.

De même, la perte de sang (au-delà d’un petit saignement léger pouvant être lié à la perte du bouchon muqueux) et l’absence soudaine de mouvements foetaux sont des signaux d’urgence de se rendre à la maternité.

Si vous perdez les eaux mais que le liquide est clair et que vous ne présentez pas de symptômes inquiétants, vous pouvez envisager de rester chez vous un peu plus longtemps, en fonction des recommandations médicales. Il est souvent conseillé de se rendre à la maternité dans un délai de 6 à 12 heures maximum.

Peur de ne pas savoir quand partir ? Les conseils pour vous rassurer.

Savoir quand quitter le confort de son foyer pour se rendre à la maternité est une source de stress pour de nombreuses futures mamans. Voilà quelques astuces pour vous aider à vous sentir en confiance.

Faites confiance à votre intuition

Votre corps et votre esprit sont souvent vos meilleurs guides pendant l’accouchement. Voici quelques repères pour écouter vos ressentis :

  • Besoin de solitude : Les premières contractions sont parfois vécues comme un moment intime et précieux. Vous pourriez ressentir le besoin de vous isoler, de savourer cette étape en silence, presque comme un secret entre vous et votre bébé.
  • Changement de besoin : À mesure que le travail progresse, vous pourriez ressentir un besoin grandissant d’être accompagnée et soutenue. Ce moment de bascule – où vous cherchez la présence de votre partenaire, de votre sage-femme, ou d’un proche – est souvent un signe que le travail avance.

Généralement, il y a un instant clé où vous sentez naturellement que c’est le moment : un « ok, c’est parti » clair et instinctif.

Appuyez-vous sur votre partenaire

Il peut arriver que la peur de partir trop tôt ou de faire un « faux départ » vous retienne. Si votre partenaire vous suggère de partir, cela peut être un indice à écouter. Les personnes qui vous entourent peuvent être plus lucides que vous, surtout si vous êtes concentrée sur vos sensations ou sous l’effet des hormones.

Il peut être intéressant de convenir ensemble et à l’avance de certains signaux d’alerte : si vous changez de comportement par exemple (respiration, sons, demande d’aide) ou s’il sent que vous avez une difficulté à gérer seule les contractions.

    Contacter la maternité

    N’hésitez pas à demander à votre partenaire de téléphoner à la maternité pour décrire votre état. Les professionnels pourront lui donner des conseils et confirmer s’il est temps de partir.

    Comment gérer au mieux le trajet vers la maternité ?

    Préparer le sac à l’avance

    Assurez-vous que votre sac pour la maternité est prêt plusieurs semaines avant la date prévue de l’accouchement. Placez-le dans un endroit facilement accessible (près de la porte d’entrée ou dans la voiture si cela vous rassure). Pensez également à y inclure :

    • Une bouteille d’eau.
    • Des snacks pour vous et votre partenaire.
    • Un coussin ou une couverture pour plus de confort dans la voiture.

    Astuces pour rester sereine pendant le trajet

    Si vous avez prévu de prendre la voiture, il faut savoir que le trajet peut s’avérer assez inconfortable. Voici quelques conseils pratiques pour vous aider à mieux le vivre :

    1. Prévoyez des accessoires de confort (coussins, couverture)
    2. Centrez-vous sur votre respiration
    3. Rappelez-vous votre objectif (la rencontre proche avec votre bébé !)
    4. Minimisez les perturbations extérieures (stimuli comme radio ou conversations de fond). 

    Enfin, il est essentiel que votre partenaire (ou accompagnant(e)) soit bien préparé(e) pour assurer une transition fluide :

    Assurez-vous qu’il ou elle sait comment se rendre à la maternité, ainsi que l’emplacement de l’entrée spécifique. Un plan B est également utile en cas de travaux ou d’embouteillages. Soyez assurée que le réservoir soit plein, ça évite un stress inutile en chemin ! 

    Même si le passage de votre cocon à la maternité peut sembler perturbant, essayez de vivre ce moment comme une transition essentielle. Visualisez chaque kilomètre parcouru comme un pas de plus vers la rencontre avec votre bébé. Transformez la voiture en un petit cocon en y apportant des éléments de confort et en restant connectée à vos sensations.

    Le moment du départ vers la maternité marque le début d’un voyage unique et précieux. C’est le début d’une nouvelle aventure remplie d’émotions et de joies à partager. Belle rencontre !

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