La magie de l’accouchement réside en grande partie dans l’incertitude du moment où il surviendra. Cependant, certaines situations, comme des préoccupations médicales ou un dépassement de terme, peuvent rendre nécessaire un déclenchement artificiel de l’accouchement. Dans cet article, nous explorons les différentes méthodes, les risques et les alternatives pour vous aider à faire un choix éclairé.
Comment se passe un déclenchement ?
Le déclenchement de l’accouchement, ou induction, consiste à provoquer artificiellement le début du travail pour permettre la naissance du bébé. Il peut être réalisé grâce à des techniques médicales ou mécaniques, en fonction de l’état du col de l’utérus et des indications spécifiques. Cette pratique, devenue fréquente, concerne environ 25 % des accouchements en France, bien que l’OMS recommande de limiter ce chiffre à 10 % (source).
Un déclenchement peut être envisagé dans différents contextes, qu’il s’agisse d’une indication médicale ou, plus rarement, d’un déclenchement dit « de convenance ».
Le recours au déclenchement a doublé en trente ans. Cette augmentation soulève des questions, car si certains déclenchements sont justifiés par des raisons médicales, d’autres relèvent davantage de décisions de prévention ou de convenance.
La Haute Autorité de Santé rappelle qu’il est essentiel d’informer les femmes sur les méthodes employées, les avantages, les inconvénients, et surtout leur droit de refuser certains déclenchements artificiels, sauf en cas d’urgence médicale avérée.
Peut-on manger avant un déclenchement ? Oui, et c’est même vivement recommandé. Vous aurez besoin d’énergie pour affronter les heures, voire les jours à venir. Certaines maternités continuent de limiter la consommation de nourriture pendant l’accouchement, malgré les recommandations de l’OMS. Profitez de votre temps à la maison pour vous préparer un bon repas, même si le stress peut parfois réduire l’appétit. Privilégiez des aliments riches et nutritifs qui vous font plaisir.
Quelles sont les différentes méthodes de déclenchement de l’accouchement ?
Lorsque le déclenchement de l’accouchement est nécessaire, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. Elles dépendent de l’état du col de l’utérus, de la situation médicale et des préférences de la patiente. Les techniques disponibles se répartissent en deux grandes catégories : mécaniques et médicamenteuses.
Méthodes mécaniques
1 – Le décollement des membranes. Cette manœuvre consiste à introduire un doigt dans le col de l’utérus lors d’un toucher vaginal pour décoller les membranes qui entourent le bébé.
- Avantages : Peut initier le travail sans médicament. Intervention rapide (quelques secondes) qui peut se dérouler au cabinet de votre gynécologue.
- Inconvénients : Méthode souvent inconfortable pouvant entraîner des saignements et un léger risque d’infection. Son taux de réussite est de 50 % environ.
2 – Le ballonnet (ou sonde de Foley). Un petit ballon est inséré dans le col et gonflé avec de l’eau pour exercer une pression mécanique qui encourage l’ouverture du col.
- Avantages : Approche non médicamenteuse. Cette méthode de déclenchement peut être utilisée sur un col fermé (non favorable).
- Inconvénients : Inconfort fréquent et contre-indiquée en cas de membranes rompues.
3 – L’amniotomie consiste à percer la poche des eaux pour accélérer ou déclencher le travail. Cette méthode est souvent utilisée en complément d’une autre technique.
- Avantages : Peut accélérer le travail lorsque le bébé est bien positionné et le col favorable.
- Inconvénients : Augmentation du risque d’infection et d’intensité des contractions. Nécessite un suivi attentif après l’intervention.
Méthodes médicamenteuses
1 – Les prostaglandines peuvent être utilisées pour ramollir et ouvrir le col et pour stimuler les contractions. C’est une méthode de déclenchement qui peut être utilisée si votre col est fermé. Elles peuvent être administrées sous différentes formes :
- Gel intravaginal (Prostin Gel)
- Tampon vaginaux imprégnés de gel (Cervidil) : Permet une action progressive et peut être retiré facilement en cas de sur-stimulation.
- Comprimés : Administrés par voie orale ou vaginale.
Précautions : Risque d’hyperstimulation utérine ou de stimulation du système digestif. Ces méthodes sont contre-indiquées si les membranes sont rompues ou en cas de tentative d’accouchement après une césarienne (AVAC).
“Première prise à 6h : pré-travail tout à fait gérable. Deuxième prise à 10h45, et 30 minutes plus tard, les grosses contractions de travail commencent.
À 11h30, la sage-femme m’ausculte et je suis dilatée à 2. Elle pense que cela prendra encore du temps.
À 12h, on la rappelle car je sens que bébé appuie fortement sur le col à chaque contraction. Elle met du temps à revenir, convaincue que les choses n’avanceraient pas si vite.
À 12h30, je suis à 6, et le travail progresse vite au point que ça commence à pousser. En panique, elle demande un fauteuil pour m’amener en salle de naissance. Je préfère marcher directement, ne voulant pas accoucher dans le couloir !
J’arrive en salle à 12h50, et ma fille naît à 13h08.
Côté douleur, je n’ai pas trouvé cela plus intense qu’un accouchement sans déclenchement (j’avais déjà eu deux accouchements sans péridurale avant). Cela a sans doute été facilité par la rapidité et le fait que je savais que je pouvais gérer.” Roxane
2 – Ocytocine de synthèse (par perfusion intraveineuse). L’oxytocine est une hormone administrée pour déclencher ou renforcer les contractions utérines. Cette méthode est souvent associée à une rupture artificielle des membranes (amniotomie) lorsque le col est favorable.
Avantages : Contrôle précis de la stimulation grâce à une pompe doseuse.
Inconvénients : Cette méthode nécessite un monitorage continu, ce qui peut restreindre la mobilité de la patiente pendant le travail. Les contractions provoquées par l’ocytocine de synthèse sont souvent plus intenses que celles d’un travail spontané. De plus, elle n’est pas recommandée lorsque le col est fermé, car son efficacité dépend d’un col déjà préparé. Bien que l’ocytocine de synthèse agisse sur les contractions, elle ne traverse pas la barrière du cerveau et ne déclenche pas la libération naturelle d’endorphines, ces puissants anti-douleurs produits par le corps pour atténuer les sensations liées aux contractions. En conséquence, un déclenchement à l’ocytocine de synthèse peut être plus difficile à gérer de manière naturelle.
“J’ai été déclenchée pour mon premier accouchement avec ocytocine de synthèse. Dès l’arrivée des contractions, elles étaient très fortes et rapprochées mais j’étais dans ma bulle et je me concentrais sur l’objectif de tenir jusqu’à la péridurale (que je voulais à l’époque). Je n’ai pas eu l’impression de « subir. Une fois la péridurale posée, le travail a progressé très vite et j’ai accouché rapidement. Franchement, je l’ai bien vécu, même si je me souviens que c’était douloureux. La douche chaude m’a beaucoup aidée.” Valérie.
La méthode de déclenchement est choisie en fonction de plusieurs critères, tels que l’état de maturation du col, la santé de la mère et du bébé, ainsi que le contexte médical. Aucune méthode n’est universellement meilleure qu’une autre : l’efficacité dépend de chaque situation. En cas d’urgence ou d’inquiétude, il faut savoir qu’on peut combiner certaines méthodes de déclenchement.
Le déclenchement, quelle que soit la méthode utilisée, implique généralement un monitorage continu du fœtus afin de surveiller sa tolérance aux contractions et contraint donc la mobilité, pourtant essentielle lors de l’accouchement. Il est également important de souligner que, comme tout acte de médicalisation, le déclenchement augmente le risque de complications, notamment un arrêt de la dilatation ou la nécessité d’avoir recours à la césarienne, surtout lorsque le col de l’utérus n’est pas favorable.
Combien de temps a-t-on pour accoucher après un déclenchement ?
La durée d’un déclenchement d’accouchement peut varier considérablement d’une femme à l’autre. En moyenne, le processus dure entre 24 et 48 heures, mais il peut parfois s’étendre sur 2 à 3 jours si une maturation du col par prostaglandines est nécessaire.
Voici les différentes étapes du déclenchement et le temps moyen pour chacune d’elles :
1/ Installation et préparation : une fois la décision de déclenchement prise, la future maman est installée pour un premier examen (environ 20 minutes) avec un monitoring afin de surveiller le rythme cardiaque fœtal.
2/ Observation et phase de pré-travail : Lors du choix de la méthode d’induction, que ce soit la pose d’un ballonnet, l’administration de comprimés, ou l’utilisation de tampons ou de gels de prostaglandines, une période d’observation est nécessaire. Cette phase permet à la future maman de marcher, se reposer ou se déplacer dans l’établissement, tout en restant sous surveillance.
Cette phase dure en moyenne entre 6 et 8 heures, mais peut être prolongée si nécessaire. Durant cette phase, si le travail ne progresse pas suffisamment, certaines méthodes peuvent être renouvelées (comme les comprimés de prostaglandines).
3/ Début du travail. Lorsque les contractions deviennent régulières et efficaces, le travail en salle de naissance commence. La durée est toujours variable, selon chaque maman et chaque bébé. Cependant, on estime qu’un accouchement qui durerait plus de 48 heures pourrait être trop fatiguant pour le duo mère-bébé et qu’il n’est pas préférable.
En général, il est important de noter qu’un déclenchement est souvent plus long qu’un accouchement spontané, car les contractions doivent être induites. Cela peut prolonger la durée du travail.
De nombreux autres facteurs entrent en compte comme la maturité initiale du col (score de Bishop), la méthode utilisée, et, bien sûr, la réponse individuelle de chaque duo mère-enfant.
Qu’est-ce qui justifie de déclencher un accouchement ?
Le déclenchement de l’accouchement est une pratique courante qui suscite souvent de nombreuses questions, parfois même des inquiétudes. Pourquoi est-il nécessaire ? Est-ce toujours justifié ? Voici un tour d’horizon des principales raisons médicales évoquées pour motiver un déclenchement afin de vous aider à mieux comprendre cette décision et à l’aborder sereinement.
Déclenchement après terme
On parle de terme dépassé à partir de 41 semaines et 6 jours d’aménorrhée (41+6 SA). Passé ce délai, le risque de complications augmente légèrement, ce qui peut justifier un déclenchement. Mais attention, avant d’arriver à cette échéance, il est important de rappeler que jusqu’à 41 SA, il n’y a généralement aucune raison de s’inquiéter.
Durant cette période, des visites de contrôle régulières permettent de s’assurer que votre bébé a suffisamment de liquide amniotique et que tout se passe bien. Quant à l’idée que votre placenta pourrait devenir « caduque », il s’agit d’un mythe. En réalité, un placenta calcifié en fin de grossesse est tout à fait normal : cela reflète son fonctionnement qui se termine, et non un danger imminent. De la même manière qu’un visage a des rides au fil du temps, le placenta montre aussi des signes de vie, sans que cela soit inquiétant.
De même, n’imaginez pas que votre grossesse devient soudainement risquée à minuit pile, le jour de votre terme ! Chaque grossesse est unique. Cependant, si votre terme est dépassé de plusieurs jours, votre équipe médicale pourra discuter avec vous d’un déclenchement, en fonction de votre état et de celui de votre bébé.
Déclenchement pour plaquettes basses
Des plaquettes basses, c’est-à-dire en dessous de 50 000/mL, peuvent justifier un déclenchement pour éviter tout risque hémorragique pendant l’accouchement. Les plaquettes jouent un rôle clé dans la coagulation, et leur diminution augmente les risques, en particulier lors de la délivrance.
Si votre taux de plaquettes est inférieur à 80 000/mL, la péridurale pourrait également ne pas être recommandée, car elle comporte un risque d’hématome au point d’injection. Dans ce cas, il peut être utile de vous préparer à un accouchement sans anesthésie.
Pour les futures mamans concernées, sachez qu’il existe des solutions naturelles pour aider à remonter légèrement le taux de plaquettes : la vitamine B12 et les folates, par exemple, peuvent être bénéfiques. Discutez-en avec votre professionnel de santé pour savoir ce qui convient à votre situation.
Déclenchement pour diabète gestationnel
Si vous avez un diabète gestationnel, vous vous demandez peut-être si cela signifie forcément un déclenchement. La réponse dépend de plusieurs facteurs, notamment l’équilibre de votre glycémie, la courbe de croissance de votre bébé et la nécessité (ou non) d’un traitement à l’insuline.
Selon la Haute Autorité de Santé, tant que votre diabète est stable et que votre bébé va bien, un déclenchement n’est pas forcément nécessaire (source). Il peut être proposé si le diabète devient difficile à équilibrer, ou si le bébé semble trop gros pour un accouchement naturel (bien que cet argument soit également à vérifier).
Il peut cependant être envisagé si la glycémie devient difficile à équilibrer ou si le poids estimé de votre bébé semble poser problème pour un accouchement naturel.
Lorsque le diabète gestationnel est mal contrôlé, un déclenchement avant terme peut être proposé, idéalement après 39 SA, pour limiter les risques pour vous et votre bébé. En revanche, en l’absence de complications, votre grossesse peut se dérouler normalement, avec un suivi adapté.
Poids du bébé : un gros bébé ou un petit poids
Le poids du bébé est une raison souvent avancée pour déclencher un accouchement, mais ce critère mérite d’être nuancé.
- Un gros bébé (macrosomie) : Les recommandations officielles, y compris celles de l’OMS, soulignent qu’un déclenchement pour suspicion de macrosomie n’a pas prouvé son utilité. Pourquoi ? Parce que l’estimation du poids fœtal reste approximative, avec une marge d’erreur de 15 à 25 %. Par ailleurs, un accouchement en position physiologique, sans péridurale, favorise une meilleure ouverture du bassin, permettant souvent d’accueillir des bébés au-dessus de la moyenne.
- Un petit poids fœtal : Si la croissance de votre bébé semble ralentir ou que son bien-être est compromis, un déclenchement peut être discuté. L’objectif est d’assurer sa sécurité tout en préservant un accouchement le plus naturel possible.
Hypertension et prééclampsie
L’hypertension pendant la grossesse, si elle n’est pas associée à d’autres symptômes, ne justifie pas toujours un déclenchement. Cependant, lorsqu’elle s’accompagne de signes comme une protéinurie ou une hyperuricémie, elle peut révéler une prééclampsie, une complication grave nécessitant parfois une prise en charge rapide.
Dans ces cas, un déclenchement ou une césarienne peut être proposé pour protéger la santé de la mère et du bébé. Votre équipe médicale vous accompagnera pour prendre la meilleure décision.
Cholestase gravidique
La cholestase gravidique est une maladie du foie qui peut survenir en fin de grossesse. Si les taux d’acides biliaires deviennent trop élevés, cela peut présenter un risque pour le bébé. Dans ce cas, un déclenchement est souvent recommandé pour éviter toute complication.
Rupture prématurée poche des eaux
Lorsque la poche des eaux se rompt avant le début du travail, il peut y avoir un risque d’infection pour le bébé. La Haute Autorité de Santé recommande généralement un déclenchement dans les 12 à 48 heures, accompagné d’un traitement antibiotique si nécessaire.
Avant ce délai, si le liquide est clair, votre température normale, et votre bébé actif, il est possible d’attendre quelques heures avant de vous rendre à la maternité. Cela dépend surtout de vous, afin de faire en sorte d’être la plus rassurée possible, quel que soit le lieu où vous vous trouvez.
Cependant, passées 12 heures, si le travail ne s’est pas mis en route naturellement, il est important de se rendre à la maternité pour que le risque infectieux puisse être pris en charge.
La Haute Autorité de la Santé déconseille d’attendre plus de 2 jours pour déclencher l’accouchement en cas de rupture prématurée des membranes.
Plus assez de liquide amniotique
En fin de grossesse, une légère diminution du liquide amniotique est normale. Cependant, si la baisse est significative, elle peut indiquer un problème nécessitant une surveillance rapprochée.
- Pas assez de liquide (oligohydramnios) : Cette situation peut parfois être améliorée par une bonne hydratation. Les mesures prises à l’échographie étant parfois variables, elles ne suffisent pas toujours à justifier un déclenchement.
- Trop de liquide (hydramnios) : Ce phénomène rare demande une évaluation approfondie, mais un déclenchement n’est pas systématiquement la meilleure solution. Si le risque évoqué est celui de la procidence du cordon, il faut savoir que certaines méthodes de déclenchement comme la rupture prématurée de la poche des eaux est également responsable d’une majoration des risques. Il faudra donc juger la situation dans son ensemble.
Attention, il n’est pas question ici de refuser à tout prix un déclenchement, ni de vous y inciter. Dans certains cas, le déclenchement est absolument essentiel et peut sauver des vies, que ce soit pour vous ou pour votre bébé. Cependant, il est important de savoir qu’il existe aujourd’hui une tendance à rendre cette pratique plus systématique, notamment depuis les résultats d’une étude américaine nommée ARRIVE.
Cette étude a influencé des protocoles en incitant à des déclenchements avant terme pour réduire certains risques. Mais ces conclusions, issues d’une population avec des caractéristiques bien différentes de celles de notre pays (comme un IMC moyen plus élevé et des structures hospitalières spécifiques), ne sont pas aussi facilement transposables à nos contextes. Cette généralisation peut parfois conduire à des déclenchements pour des raisons discutables, dans une volonté d’écourter les grossesses sans considérer toutes les particularités individuelles. Heureusement, une contre-étude française est en cours afin de déterminer la pertinence, ou non, des déclenchements systématiques.
Quels sont les risques suite à un déclenchement ?
Les méthodes de déclenchement varient, et chacune présente des avantages et des inconvénients :
Les risques selon la méthode de déclenchement
Méthode de déclenchement | Risques associés |
Ocytocine | Contractions plus intenses et rapprochées Augmentation du recours à la péridurale Augmentation du risque de césarienne |
Prostaglandines | Contractions plus douloureuses Nausées, vomissements Asphyxie foetale |
Ballonnet | Inconfort lors de la pose Augmentation du risque d’accouchement médicalisé Risque infectieux en cas de rupture prématurée des membranes |
Décollement des membranes ou rupture prématurée des membranes | Efficacité limitée Risque infectieux accru si le travail ne commence pas Augmentation du risque d’accouchement médicalisé |
Les douleurs liées au déclenchement
Le travail provoqué par un déclenchement s’avère plus douloureux que celui d’un accouchement spontané. Cela s’explique par l’apparition parfois brutale des contractions et leur intensité accrue, particulièrement avec l’ocytocine ou les prostaglandines. Les contractions générées naturellement sont induites par notre corps, elles sont à la hauteur de notre résistance.
Ainsi, cela amène à une nécessité encore plus systématique de la péridurale, avec le risque d’interventions ultérieures qu’elle comporte.
Risques accrus en cas de col fermé ou non favorable
Lorsque le col n’est pas encore prêt (fermé, long, ou peu dilaté), les risques de complications augmentent :
- Hypertonie utérine : Des contractions trop intenses ou prolongées peuvent survenir, ce qui peut entraîner une souffrance fœtale. Dans ce cas, la perfusion d’ocytocine est immédiatement interrompue, et une tocolyse peut être envisagée pour calmer l’utérus.
- Arrêt de la dilatation : Le travail peut stagner, obligeant les équipes médicales à envisager une césarienne. Ce scénario est plus fréquent lorsque le col est défavorable au début du déclenchement.
Surveillance médicale accrue
Un déclenchement nécessite une surveillance continue pour garantir la sécurité de la mère et du bébé. Cela inclut :
- Monitorage fœtal constant : Pendant et après le déclenchement, un suivi du rythme cardiaque fœtal est nécessaire pour détecter toute anomalie. Cela peut être contraignant pour la maman, car la mobilité est réduite.
- Suivi des contractions : La fréquence et l’intensité des contractions sont surveillées pour éviter l’hyperstimulation utérine.
Les risques et bénéfices à discuter
Aucune méthode de déclenchement n’est totalement dénuée de risques, car elle implique de forcer un processus naturel avant que le bébé ou votre corps ne soient prêts. Dans tous les cas, il est essentiel de :
- Demander une explication claire des bénéfices et des risques de chaque méthode proposée.
- Poser vos questions pour comprendre pourquoi un déclenchement est recommandé et s’il existe d’autres options.
Prenez le temps de discuter avec l’équipe médicale, d’explorer les alternatives, et de vous préparer mentalement et physiquement. Vous êtes actrice de votre accouchement, et il est primordial que chaque étape vous soit expliquée et corresponde à vos besoins et à votre situation.
Quelles sont les alternatives au déclenchement de l’accouchement ?
Si un déclenchement médical n’est pas indispensable, il existe des méthodes naturelles pour favoriser le début du travail. Ces alternatives visent à encourager votre corps à se préparer à l’accouchement et peuvent être explorées en complément d’un suivi médical adapté.
- Capsules d’huile d’onagre : L’huile d’onagre (500 mg) est riche en précurseurs de prostaglandines, substances qui aident à la maturation du col. Bien qu’elle ne provoque pas directement l’accouchement, elle peut contribuer à préparer le col à s’ouvrir et à s’assouplir.
- Étirements et positions spécifiques : Adopter des postures comme l’étirement penché en avant ou la suspension peut aider le bébé à descendre et à exercer une pression sur le col utérin, favorisant ainsi le travail.
- Activité physique douce : La marche, le yoga prénatal ou les exercices sur un ballon d’accouchement peuvent stimuler les contractions naturellement.
- Relation sexuelle : Le sperme contient des prostaglandines naturelles qui aident à assouplir le col, tandis que l’orgasme peut stimuler les contractions utérines. Cette méthode est aussi connue sous le nom de “déclenchement à l’italienne”.
- Stimulation des mamelons : L’utilisation d’un tire-lait électrique (10 minutes toutes les 30 minutes) peut libérer de l’ocytocine, l’hormone responsable des contractions.
- Acupuncture : Cette pratique, reconnue pour ses bienfaits pendant la grossesse, peut être utilisée pour stimuler des points spécifiques favorisant le début du travail.
- Ostéopathie et chiropraxie : Ces approches permettent de relâcher les tensions et d’optimiser l’alignement du bassin, facilitant ainsi la descente du bébé.
Bien que ces méthodes soient naturelles, il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant de les mettre en pratique. Chaque grossesse est unique, et une approche personnalisée garantit votre sécurité et celle de votre bébé.
Peut-on refuser le déclenchement ?
La loi et les recommandations médicales sont claires : le consentement de la femme enceinte est indispensable pour tout déclenchement. La Haute Autorité de Santé (HAS) insiste sur ce point dans ses recommandations : aucun déclenchement ne peut être effectué sans un accord clair et éclairé de la patiente.
Avant tout déclenchement, la patiente doit être informée des raisons, des modalités et des risques liés à cette intervention.
L’éducation prénatale joue un rôle clé pour préparer les futurs parents à prendre des décisions éclairées, notamment dans une société marquée par la gestion des risques et la sur-prévention. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des données statistiques, il est parfois plus pertinent de privilégier une surveillance attentive et personnalisée, surtout lorsque le déclenchement est envisagé sur des critères non médicaux.
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