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Mon accouchement physiologique avec un bébé en siège

Contexte : une grossesse stressante

Dès la première prise de sang, une suspicion de contamination au CMV m’a plongée dans l’inquiétude. Pendant plusieurs mois, j’ai dû enchaîner les analyses et les consultations, sans savoir si j’avais réellement contracté le virus. Finalement, vers 5 mois de grossesse, on nous confirme qu’il s’agissait probablement d’un faux positif, lié à la mononucléose que j’avais eue en début de grossesse.

Puis, vers 34 semaines, j’apprends que bébé est en siège. Le rendez-vous avec la gynécologue se passe mal. Elle évoque directement une césarienne. Quand je lui demande s’il n’y a pas d’autres options, elle me cite tous les risques d’une naissance par voie basse. Je lui rappelle que j’ai accouché sans intervention et sans péridurale pour mon premier, et que bébé est estimé à 3,200 kg, un poids raisonnable. Mais ses arguments ne changent rien. Je quitte ce rendez-vous paniquée et dépitée.

J’ai essayé de nombreuses méthodes pour encourager bébé à se retourner : relaxation, exercices, acupuncture… Mais, au fond de moi, je savais qu’il ne bougerait pas. Si bébé avait choisi cette position, c’était pour une raison.

Après une semaine de stress, j’ai un rendez-vous avec notre sage-femme, qui ne travaille pas dans l’hôpital où je suis suivie. Elle est beaucoup plus rassurante et optimiste. Elle nous explique qu’un accouchement par voie basse est tout à fait possible si toutes les conditions sont réunies. Mon compagnon et moi décidons de changer d’hôpital à 36 semaines, même si c’est tard. Nous voulons maximiser nos chances pour une naissance plus douce.

Les rendez-vous médicaux s’enchaînent. J’ai rencontré deux gynécologues différents, car c’était les vacances, et ils voulaient s’assurer que plusieurs médecins connaissaient mon dossier. On me propose d’abord une version par manœuvre externe (VME), mais ils préfèrent commencer par une pelvimétrie. Les résultats sont bons. Tous les feux sont désormais verts pour un accouchement par voie basse. À ce moment-là, j’arrête toute tentative pour faire retourner bébé. Peu importe la position, je suis soulagée de savoir que ce bébé pourra naître à sa manière.

La naissance

À une quinzaine de jours de ma DPA, j’ai des contractions légères et irrégulières. Je bois de la tisane de feuilles de framboisier chaque jour et je marche beaucoup pour encourager le travail. La semaine avant mon accouchement, je suis très active.

Un jour, je ressens des contractions légères qui durent toute la journée, mais elles restent supportables et espacées. En fin d’après-midi, lors d’un repas en famille, les contractions continuent, mais sont toujours irrégulières. De retour à la maison, je fais du ballon et je marche, ne voulant pas que cet épisode s’arrête. Les contractions commencent à se rapprocher vers la soirée. Je décide de ne pas me coucher et de prendre un bain. En 30 minutes, j’ai eu 4 contractions, et elles deviennent de plus en plus intenses.

Le gynécologue m’a demandé de ne pas arriver trop tard à l’hôpital, vu que bébé est en siège. Bien que je gère encore les contractions, je décide de réveiller mon compagnon. Nous appelons mes parents pour garder notre aîné. Une fois sur le chemin de l’hôpital, les contractions se rapprochent, mais je les gère bien pendant le trajet. À 2h45, sur le parking, les contractions deviennent très fortes. On m’annonce qu’il y a une attente avant d’être prise en charge, les sages-femmes étant occupées avec des accouchements compliqués.

Nous attendons environ 45 minutes dans le couloir, ce qui ralentit encore le travail. Finalement, on nous conduit dans une petite chambre pour un monito. L’attente est longue, et je commence à être frustrée. Mon compagnon prend les choses en main : il installe notre guirlande lumineuse et met de la musique pour créer une ambiance plus intime. Ça me fait du bien. Il va ensuite chercher les sages-femmes pour faire avancer les choses.

À 5-6h du matin, on nous conduit enfin dans la salle nature. Je suis épuisée. Après une brève pause, une contraction très forte me réveille. Je demande un bain, et une sage-femme me rejoint. Les contractions deviennent intenses, mais je peux les gérer en me concentrant sur ma respiration. À ce moment, je suis à environ 7 cm de dilatation.

Peu après, une sensation de poussée incontrôlable m’envahit. Mon corps pousse tout seul. Après trois poussées fortes en l’espace de 30 secondes, je demande à ce qu’on prévienne les sages-femmes. La nouvelle sage-femme m’examine dans le bain, mais je sens que je dois sortir tout de suite. J’émerge du bain et me dirige vers le lit où je me mets à quatre pattes. Mon compagnon me sèche pour me réchauffer et reste près de moi pour m’aider pendant les poussées.

Les contractions sont très intenses et mon corps pousse naturellement. Mon compagnon, inquiet, s’assure qu’elles savent bien que bébé est en siège. Elles le savent, et me rassurent. Après plusieurs poussées, ses petites fesses sortent enfin, mais il reste la tête. Je pousse de toutes mes forces, et à 8h26, bébé arrive en criant de toute sa force ! Le gynécologue et la pédiatre n’ont pas eu le temps d’arriver. Bébé prend directement le sein, et je n’ai eu aucune déchirure. Je me sens bien.

La délivrance du placenta

Le seul bémol : la délivrance du placenta. Une fois bébé né, la sage-femme et le gynécologue me mettent un peu de pression pour que le placenta sorte rapidement. Je leur demande de patienter 20 à 30 minutes, et après une vingtaine de minutes, je finis par accepter l’injection d’ocytocine. À ce moment-là, le placenta vient tout seul. Ouf !

Après une grossesse stressante et très médicalisée, ce fut une belle et douce naissance. Je suis heureuse d’avoir cru en nous et d’avoir osé changer d’hôpital pour offrir à notre bébé la naissance qu’il méritait.

Coralie, 33 ans.

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