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Comment aider un bébé en siège à se retourner ?

La position du bébé en siège, avec la tête en haut durant la grossesse, peut être une source de stress pour de nombreuses futures mamans. Il existe des solutions naturelles, sans danger pour le bébé, qui peuvent aider à favoriser un retournement. Ces techniques, bien qu’elles n’offrent pas de garantie de succès, présentent un taux de réussite relatif et peuvent être une option à envisager avant de considérer les conséquences sur l’accouchement. Voici nos conseils ! 

Jusqu’à quand un bébé peut-il se retourner dans le ventre ?

Avant de vous lancer dans des méthodes pour aider votre bébé à se retourner, il est rassurant de savoir qu’un changement de position est possible jusqu’au dernier moment. En effet, certains bébés choisissent même le jour de l’accouchement pour faire leur petite rotation et placer leur tête en bas. C’est pourquoi, à l’arrivée à la maternité, la sage-femme vérifiera toujours la position du bébé, même si on pensait qu’il était en présentation céphalique (tête en bas).

Si une pirouette de dernière minute est possible, les chances varient selon l’avancée de la grossesse. Voici les chiffres moyens constatés : 

  • À 28 SA : environ 25 % des bébés sont encore en siège.
  • À 32 SA : ce chiffre descend à 7 %.
  • À 37 SA : seuls 4 à 5 % des bébés restent en siège.

Pourquoi ces probabilités diminuent-elles ? Tout simplement parce que, à mesure que votre bébé grandit, il prend de plus en plus de place dans l’utérus, ce qui limite ses mouvements, et notamment ceux nécessaires à une rotation complète.

Même si les chances diminuent, il n’est jamais trop tard pour essayer d’aider bébé à se retourner. Les techniques naturelles proposées visent à favoriser un environnement optimal pour cette rotation, tout en respectant le rythme et la physiologie de votre bébé.

La version par manœuvre externe (VME)

La version par manœuvre externe (VME) est la technique la plus “médicale” pour aider un bébé en siège à se retourner, car elle nécessite l’intervention d’un professionnel de santé. Elle consiste à appliquer des pressions sur l’abdomen de la maman pour guider le bébé dans une rotation à l’intérieur de l’utérus.

La VME est généralement proposée autour de 36 à 37 semaines d’aménorrhée (SA). Avant cela, le bébé a encore la possibilité de se retourner spontanément. Après 37 SA, les chances de réussite diminuent, car l’espace nécessaire à la rotation se réduit à mesure que le bébé grandit. Bien que cette manœuvre ne provoque pas de douleur chez le bébé – qui peut simplement ressentir une certaine surprise d’être “dérangé” – elle peut être inconfortable, voire douloureuse pour la maman. Heureusement, elle ne dure que quelques minutes et se déroule toujours sous contrôle échographique et monitoring pour surveiller le rythme cardiaque du bébé.

Le CNGOF a tendance à recommander cette pratique car elle augmente les chances d’accouchement par voie basse en positionnant le bébé tête en bas, réduisant ainsi le risque de césarienne (source). À ce titre, cela peut être une option à considérer.

Voici deux témoignages qui montrent à quel point l’expérience de la VME peut varier d’une maman à l’autre.

« On m’a fait une version à 36+2. Le bébé s’est retourné en moins d’une minute. C’était désagréable, mais rapide. Trois jours plus tard, le travail a commencé et j’ai pu accoucher sans péridurale. » Anne. 

« Je regrette de l’avoir fait. J’ai ressenti cela comme une obstination à forcer mon bébé à se retourner. La manœuvre était douloureuse et inefficace. J’aurais préféré respecter sa position. » Hélène. 

Il est essentiel de se sentir à l’aise avec cette option. Rien ne vous oblige à accepter une VME si cela ne vous convient pas. Prenez le temps de discuter avec votre équipe médicale, posez toutes les questions nécessaires et écoutez votre ressenti. Si cette approche ne vous semble pas adaptée, d’autres méthodes plus naturelles existent pour encourager votre bébé à se retourner.

Quelles positions pour aider un bébé à se retourner ?

Certaines postures peuvent favoriser la rotation d’un bébé en siège ou en transverse. C’est un véritable travail d’équipe : si votre bébé est prêt à se retourner, ces exercices peuvent être bénéfiques. En revanche, s’il n’est pas disposé à changer de position, même une pratique régulière risque de ne pas suffire. L’idéal est de réaliser ces postures lorsque vous sentez que votre bébé bouge, plutôt que de manière systématique.

Les postures proposées exploitent la gravité pour créer un espace supplémentaire dans l’utérus, permettant ainsi au bébé d’explorer de nouvelles positions. Vous pouvez les commencer à partir de la 34SA. Ces positions sont des propositions à tester. Si certaines sont inconfortables, ne forcez pas, cela signifie qu’elles ne vous conviennent pas et ont peu de chance de plaire à votre bébé.  

Le pont passif de Bayer (ou pont indien)

pont indien bébé siège

Le principe est de soulever le bassin pour créer un espace suffisant afin que le bébé puisse amorcer sa rotation. Allongez-vous sur le dos et surélevez vos fesses de 30 cm en les posant sur un coussin ou un traversin ainsi que votre tête. Maintenez cette position pendant 20 minutes, deux fois par jour. Cette posture utilise la gravité pour déloger le bébé du bassin et lui permettre de se repositionner.

Le Miles Circuit

Le Miles Circuit est une série d’exercices visant à optimiser le positionnement du bébé. Initialement conçu pour débloquer des situations de travail stagnantes, il est également recommandé pour les bébés en siège ou en position transverse. Le circuit comprend :

miles circuit bébé en siège

1 – Inclinaison vers l’avant : À genoux, étirez votre poitrine sur des coussins ou un matelas, les fesses en l’air.

2 – Position latérale de repos : Étendez votre jambe droite à 90 degrés et placez des coussins sous elle pour la surélever.

3 – Position active : En posture debout, effectuez des fentes latérales, en plaçant un pied sur un canapé ou une chaise, ou en vous tenant au ballon. Répétez le mouvement en va-et-vient plusieurs minutes et changer de jambe.

Spinning Babies

La méthode Spinning Babies propose une approche basée sur la physiologie et l’anatomie du bassin pour encourager le bébé à se tourner.

spinning babies inversion

Parmi les exercices phares : le Forward-leaning inversion, qui consiste à s’agenouiller sur une surface surélevée (comme un canapé) et à incliner la tête vers le sol pour créer une inversion marquée. Si vous ne vous sentez pas forcément à l’aise, n’hésitez pas à pratiquer cette posture avec quelqu’un à côté pour vous soutenir, 

Spinning Babies met également l’accent sur l’équilibre des muscles et ligaments pour faciliter les mouvements fœtaux. C’est une approche globale qui associe postures, étirements et mouvements doux.

Bien que rien ne garantit que ces postures fonctionnent à 100 %, elles augmentent les chances de rotation lorsqu’elles sont pratiquées régulièrement et avec douceur.

Acupuncture et moxibustion pour aider bébé à se retourner

L’acupuncture et la moxibustion sont des techniques issues de la médecine traditionnelle chinoise, souvent utilisées pour encourager un bébé en siège à se retourner. Elles agissent en stimulant les mouvements fœtaux, augmentant ainsi les chances de rotation vers une position céphalique.

Acupuncture 

L’acupuncture utilise des aiguilles très fines placées sur des points spécifiques du corps pour équilibrer les énergies. Pour aider un bébé à se retourner, le point le plus souvent sollicité est le BL67, situé à l’extérieur de l’ongle du petit orteil.

  • Ce point est réputé pour augmenter l’activité fœtale, créant ainsi une dynamique propice à la rotation du bébé.
  • Les séances d’acupuncture sont généralement pratiquées à partir de la 32e semaine de grossesse.

Privilégiez un praticien spécialisé et habitué des femmes enceintes. Cela vous permettra de bénéficier d’un suivi plus global et d’être face à un professionnel qui comprend mieux vos problématiques.

La moxibustion

La moxibustion pour retourner un bébé en siège consiste généralement à chauffer le point BL67 à l’aide d’un bâtonnet de moxa (de l’armoise séchée et compressée).

  • La chaleur douce stimule le point d’acupuncture sans utiliser d’aiguille, augmentant les mouvements fœtaux et facilitant le retournement du bébé.
  • Les séances durent environ 10 à 15 minutes par pied, et sont généralement pratiquées quotidiennement pendant 1 à 2 semaines.

Témoignage :
« J’ai commencé la moxibustion car mon bébé bougeait peu. Dès les premières séances, j’ai senti qu’elle bougeait beaucoup plus, ce qui a probablement facilité sa rotation. »

Les études indiquent que la moxibustion (source) et l’acupuncture peuvent augmenter les chances de retournement du bébé par rapport à une absence totale d’intervention. Toutefois, leur efficacité reste modérée et dépend de plusieurs facteurs, notamment la position initiale du bébé, son activité fœtale et le moment où la technique est pratiquée (idéalement entre la 32e et la 37e semaine de grossesse). 

L’ostéopathie ou la chiropractie pour retourner un bébé en siège

L’ostéopathie et la chiropractie sont des approches douces qui visent à optimiser la mobilité du bassin et à détendre l’utérus. Le but n’est pas de manipuler le bébé, mais de créer les conditions optimales pour qu’il ait suffisamment de place pour se retourner naturellement. 

Ces pratiques se concentrent sur :

  • Libérer les tensions dans le ventre, le bassin et le bas du dos.
  • Améliorer la circulation sanguine et la flexibilité des ligaments utérins.
  • Aligner le bassin pour maximiser l’espace disponible dans l’utérus.

En réduisant les tensions musculaires et ligamentaires, l’espace devient plus confortable pour le bébé, augmentant ainsi les chances d’un retournement spontané.

L’ostéopathie et la chiropractie peuvent être des solutions douces pour favoriser le retournement du bébé, mais il est essentiel de consulter uniquement des professionnels certifiés et formés à la périnatalité. Avant d’entamer toute séance, il est important d’en parler avec votre sage-femme ou gynécologue, surtout en cas de grossesse à risque. N’hésitez pas à poser toutes vos questions pour bien comprendre les techniques utilisées et leurs bienfaits potentiels. 

Comment parler à son bébé peut l’aider à se retourner ?  

Chaque future maman peut communiquer avec son bébé in utero, et ce lien unique peut jouer un rôle clé pour l’encourager à se retourner si nécessaire. Contrairement à une approche directive (« Il faut absolument que tu te mettes la tête en bas »), il s’agit d’établir une connexion bienveillante et intuitive avec votre bébé. 

Cette communication, simple et naturelle, peut être pratiquée par toutes, sans méthode particulière ni connaissance préalable. Comment encourager son bébé à se retourner ?

  1. Parlez-lui avec bienveillance : Prenez un moment pour vous détendre et parlez à votre bébé. Dites-lui par exemple : « Nous sommes impatients de te rencontrer, tu peux te mettre la tête en bas si tu le sens. » Votre voix et vos intentions bienveillantes peuvent l’inciter à bouger.
  2. Utilisez le toucher : Posez vos mains sur votre ventre et guidez doucement votre bébé. Par exemple, placez une main en haut du ventre et une autre en bas, puis suggérez-lui un chemin en dirigeant sa tête vers le bas et ses fesses vers le haut. Il ne s’agit pas de forcer, mais de proposer une direction avec douceur.
  3. Détendez-vous : Un bain chaud ou un moment de relaxation peut aider à détendre votre utérus, offrant ainsi plus d’espace à votre bébé pour bouger.
  4. Adoptez des postures favorables : Après avoir communiqué avec votre bébé, mettez-vous à quatre pattes pour libérer votre bassin et lui donner plus de place. Cette position, combinée à une communication douce, peut l’encourager à se retourner.

Si vous avez été formée à l’haptonomie ou que vous pratiquez cette discipline, n’hésitez pas à vous en servir pour encourager votre bébé à se retourner. Que vous choisissiez de le faire de manière intuitive ou avec l’aide de l’haptonomie, l’important est de créer un lien affectif et de lui proposer un environnement détendu et spacieux pour bouger. 

Enfin, si votre bébé choisit de rester en position de siège, sachez qu’un accouchement par voie basse reste souvent envisageable. L’expérience de l’équipe médicale joue un rôle clé dans cette décision. L’OMS recommande de favoriser la voie basse, à condition qu’aucune contre-indication ne soit présente. 

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