Que faire en cas d’anémie durant la grossesse ? 

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 5 avril 2024

De nombreuses femmes enceintes sont touchées par l’anémie durant la grossesse. Ce manque de fer peut être prévenu voire traité afin de pallier les risques qu’il entraîne. Que faire en cas d’anémie durant la grossesse ? Comment savoir si vous êtes concernée par un manque de fer ? Réponses.

Pourquoi la grossesse peut-elle provoquer de l’anémie ?

Durant la grossesse, beaucoup de changements opèrent dont le volume sanguin qui augmente d’environ 50 %. Ce paramètre est essentiel pour soutenir le développement du fœtus. Cela entraîne une plus forte consommation de fer, nécessaire à la production d’hémoglobine et au transport de l’oxygène, des poumons vers toutes les cellules du corps. Cependant, si vous manquez de fer, votre corps va avoir des difficultés à produire suffisamment de globules rouges ce qui peut entraîner de l’anémie (on parle alors d’anémie macrocytaire). 

On considère que plus d’une femme sur 3 manque de fer durant la grossesse. L’anémie est déclarée lorsque le taux d’hémoglobine dans le sang est inférieur à 110g/L (source).

Pour prévenir ce risque, la plupart des compléments alimentaires prescrits durant la grossesse contiennent du fer. Cependant, dans certains cas, cela peut s’avérer insuffisant, d’où l’importance d’être avertie des signes d’anémie pour une bonne prise en charge. 

Quels sont les symptômes de l’anémie durant la grossesse ? 

Les symptômes de l’anémie peuvent être difficiles à identifier car ils se confondent souvent avec les signes habituels de la grossesse. 

Cependant, voici les principaux signaux qui peuvent alerter d’un potentiel manque de fer : 

  • une grande fatigue et faiblesse générale, 
  • des difficultés de concentration, 
  • des étourdissements,
  • des palpitations, 
  • un teint pâle (et notamment les lèvres et les ongles), 
  • que des mains et pieds froids. 

D’autres manifestations peuvent être subtiles et s’installer progressivement, notamment l’essoufflement, des maux de tête, un rythme cardiaque rapide ou irrégulier, et dans des cas plus sévères, des douleurs thoraciques.

Comme les symptômes peuvent être trompeurs, seule une prise de sang permet de diagnostiquer de manière certaine l’anémie. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin si vous avez des doutes.

Quels peuvent être les causes ou facteurs de risques à l’anémie ? 

Enceinte, l’anémie peut être déclenchée par une multitude de facteurs, souvent intriqués. Une des causes principales au manque de fer est une alimentation insuffisante en aliments riches en fer ou d’une incapacité du corps à absorber correctement le fer ingéré. 

Le risque d’anémie peut être amplifié par des grossesses rapprochées ou si vous êtes allaitez toujours. De même, certaines conditions spécifiques à la grossesse, telles que les saignements dus à des complications (par exemple, un décollement du placenta, un hématome, un placenta praevia) ou des vomissements sévères et prolongés peuvent aggraver la carence en fer.

Quels sont les risques liés à un manque de fer pendant la grossesse ? 

Le risque d’anémie peut être particulièrement critique au cours du troisième trimestre de grossesse, période durant laquelle le corps transfère une quantité importante d’hémoglobine au bébé en préparation de la naissance. 

Pour la mère, l’anémie augmente :

  • le risque de mal supporter l’accouchement et les saignements qu’il entraîne,
  • l’hémorragie du post-partum. En plus d’être une complication plus risquée, elle est également plus fréquente car l’utérus, mal oxygéné, peut rencontrer des difficultés à bien se contracter pour expulser le placenta
  • la nécessité d’une transfusion.  

Pour le bébé, le risque d’une carence en fer maternelle sont : 

  • un taux plus élevé de naissances prématurées,
  • des retards de croissances intra-utérin,
  • une fragilité aux infections

Il est donc important de prévenir de l’anémie avant l’accouchement pour limiter ces risques.

« J’ai souffert d’anémie vers la fin de ma grossesse mais j’ai pu maintenir mon projet d’accoucher sans péridurale dans une maison de naissance. Malheureusement, après la naissance de mon bébé, j’ai eu des saignements qui ont aggravé mon anémie. J’ai dû continuer à me supplémenter en fer après la naissance car j’étais très fatiguée. » Brune.

Quels sont les traitements en cas de carence en fer durant la grossesse ? 

Les traitements médicamenteux

Avant toute chose, vérifiez que vos vitamines prénatales contiennent du fer et en quantité suffisante. Pour optimiser son absorption, il est recommandé de les prendre à jeun ou du moins d’éviter le café et le thé au moment de leur prise ainsi que les aliments riches en calcium.

Si vous ne souffrez pas d’anémie sévère et que votre médecin est d’accord, vous pouvez privilégier des traitements naturels, ce qui permet de limiter les effets secondaires (selles noires, constipation, nausées). 

Dans certains cas, lorsque l’anémie est sévère et peut entraîner des risques pour la grossesse, une perfusion de fer pourra être nécessaire.

« J’étais anémique de nature et cela s’est accru durant la grossesse. J’ai reçu une perfusion de fer à 37 SA et mon taux est super bien remonté et une pêche d’enfer !!! Je revis enfin et profites à fond de ma fin de grossesse. » Carla

Les traitements naturels

Il existe deux types de fer : le fer hémique, mieux absorbé par l’organisme et présent dans les sources animales, et le fer non hémique, trouvé dans les végétaux. Pour celles qui suivent un régime végétarien ou vegan, il est particulièrement important d’intégrer des aliments riches en fer végétal, tout en sachant que l’association avec des aliments riches en vitamine C améliorera leur absorption. 

Voici les aliments les plus riches en fer : 

  • la viande rouge et blanche,
  • le poisson,
  • le boudin noir,
  • les abats (foie, rognons),
  • les céréales complètes (avoine, riz complet, Weetabix),
  • les fruits de mer (huitres, palourdes, moules),
  • les oeufs, 
  • les algues (spiruline, nori),
  • les légumes verts foncés (épinard, chou, blettes, brocolis),
  • les oléagineux (noix, amandes, noisettes, noix de cocon, graines de sésame),
  • les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs, petit pois).

Si vous souhaitez privilégier les traitements naturels, vous pouvez également vous tourner vers des compléments alimentaires naturels (comme le Floradix)

« Je n’ai pas eu le cas étant enceinte mais lorsque j’étais ado, j’avais fait une belle anémie que j’avais remontée en mangeant beaucoup des légumineuses, de la spiruline et pris du floradix. Attention au fer en cachet car il faut le prendre à distance du café/thé/chocolat et associer un agrume pour aider à le fixer ». Lou

Nos conseils pour une meilleure absorption du fer 

Pour tirer le meilleur parti des aliments riches en fer que vous consommez, il est conseillé de les combiner avec des sources de vitamine C car elles permettent une meilleure absorption du fer. Les principales sources de vitamine C sont les agrumes, les poivrons, les fraises ou encore les kiwis et les tomates. Vous pouvez tout simplement ajouter un verre d’eau citronné à tous vos repas pour vous assurer de métaboliser au mieux le fer.

De même, lorsque vous consommez des sources de fer végétales, il est recommandé de les associer à une source animale pour en augmenter les bénéfices. 

Enfin, certains aliments et boissons sont à limiter car ils entravent l’absorption du fer. C’est le cas du chou-fleur, de la rhubarbe, du chocolat, ainsi que le thé, le café, et certains produits laitiers. Ils ne sont pas à proscrire durant toute la grossesse mais plutôt à éviter lors des repas riches en fer. 

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