La relaxine, une hormone produite pendant la grossesse, joue un rôle essentiel dans la préparation à l’accouchement, mais peut également provoquer des douleurs articulaires. Beaucoup de femmes enceintes ou en post-partum ressentent ces douleurs sans en comprendre la cause. Dans cet article, découvrez le rôle de la relaxine et comment soulager ses effets sur les articulations.
Qu’est-ce que la relaxine ?
La relaxine est une hormone essentielle à la grossesse et à l’accouchement. Chez la femme, elle est principalement produite par les ovaires, puis par le placenta (chez l’homme, elle est produite au niveau de la prostate). Elle joue un rôle clé dès les premiers jours de la gestation.
La relaxine n’est pas présente uniquement durant la grossesse. Elle est présente durant différents moments de la vie d’une femme :
- Pendant le cycle menstruel, elle est sécrétée par le corps jaune et prépare l’utérus à une éventuelle grossesse en favorisant la nidation de l’embryon.
- En tout début de grossesse, elle atteint un premier pic et participe à l’implantation du fœtus et au développement du placenta. Elle joue aussi un rôle protecteur en prévenant les contractions utérines trop précoces qui pourraient entraîner un risque de fausse couche.
- Tout au long de la grossesse, elle agit sur plusieurs systèmes (utérus, vaisseaux sanguins, reins…) pour aider le corps maternel à s’adapter aux besoins du bébé.
- En fin de grossesse et au moment de l’accouchement, un nouveau pic de relaxine survient, favorisant la souplesse des ligaments du bassin et l’assouplissement du col de l’utérus et du vagin.
Chez de nombreux mammifères, la relaxine est directement impliquée dans le travail de l’accouchement en favorisant la dilatation du col de l’utérus (source). Chez l’être humain, son rôle précis reste encore sujet à étude, mais son effet relaxant sur les tissus conjonctifs est bien documenté.
Quels peuvent être les effets de la relaxine durant la grossesse ?
La relaxine est une hormone essentielle au bon déroulement de la grossesse, mais ses effets ne se limitent pas à la préparation du bassin pour l’accouchement. En agissant sur les ligaments, les muscles, les vaisseaux sanguins et même le système digestif, elle entraîne divers changements dans le corps.
Ses effets bénéfiques
Préparation du corps à l’accouchement
- Détend les muscles et ligaments pour faciliter le passage du bébé.
- Modifie la forme et la taille du col de l’utérus, le rendant plus souple en vue du travail.
- Assouplit la symphyse pubienne et les articulations sacro-iliaques pour augmenter la mobilité du bassin.
Adaptation du corps à la grossesse
- Favorise l’implantation de l’embryon dans l’utérus et soutient la croissance du placenta.
- Inhibe les contractions utérines pour éviter un accouchement prématuré.
- Permet à l’utérus de s’adapter au développement du bébé en assouplissant les ligaments intra-utérins.
- Détend les artères, facilitant ainsi l’augmentation du volume sanguin (jusqu’à +50 %).
Ses effets secondaires et potentiels inconforts
- En rendant les ligaments plus lâches, la relaxine peut causer des douleurs au niveau du bassin et du bas du dos.
- Avec l’augmentation du poids du ventre et la souplesse accrue des articulations, certaines femmes ressentent une perte de stabilité.
- La relaxine peut provoquer un dysfonctionnement de la symphyse pubienne, entraînant des douleurs irradiantes dans le dos, l’aine et les jambes.
- En relaxant les muscles de l’intestin, la relaxine ralentit la digestion, ce qui peut provoquer des inconforts gastro-intestinaux.
Fun fact spécial relaxine : sous l’effet de cette hormone, les ligaments des pieds se détendent. Ce phénomène peut entraîner un affaiblissement de la voûte plantaire et un allongement du pied. Associé à la prise de poids et à la rétention d’eau, ce phénomène peut faire grandir vos pieds de 0,5 à 1 pointure !
Quel est le lien entre relaxine et douleurs articulaires ?
Les douleurs au niveau du bassin et du bas du dos sont fréquentes pendant la grossesse. Avec les nombreux changements physiologiques et hormonaux, le corps s’adapte au mieux pour soutenir la croissance du bébé.
Durant ces 9 mois, les ligaments qui maintiennent l’utérus doivent être à la fois souples et résistants.
- Souples, grâce à la relaxine, pour permettre à l’utérus de s’étendre.
- Forts, pour supporter le poids croissant du bébé.
Cependant, cette combinaison n’est pas toujours parfaite, et plusieurs facteurs peuvent engendrer des douleurs :
- La prise de poids exerce une pression accrue sur les ligaments et les articulations.
- Le changement du centre de gravité modifie la posture.
- L’augmentation de la pression intra-abdominale et la modification de l’axe du bassin peuvent parfois comprimer le nerf sciatique ou perturber le retour veineux, provoquant douleurs lombaires, sciatiques ou sensations de jambes lourdes.
L’effet de la relaxine ne se limite pas au bassin : tous les ligaments du corps deviennent plus souples, ce qui augmente la flexibilité générale, mais aussi l’instabilité des articulations.
Bien que cela facilite l’accouchement, cela peut aussi entraîner des désagréments :
- Tensions et étirements excessifs des ligaments.
- Perte de stabilité du plancher pelvien, pouvant provoquer des fuites urinaires.
- Affaiblissement de la posture, favorisant des douleurs dorsales.
- Brûlures d’estomac, dues au relâchement des tissus digestifs.
Si vous souffrez de douleurs articulaires durant la grossesse, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour vous soulager. Il est recommandé de consulter un kinésithérapeute, qui pourra vous guider sur des postures et des exercices d’étirement adaptés pour soulager les tensions musculaires. Un ostéopathe peut également être une bonne option pour un soulagement plus immédiat en effectuant un suivi régulier pour améliorer la mobilité et atténuer les douleurs. Le port d’une ceinture de grossesse peut également être bénéfique, car elle permet de réduire l’instabilité et d’offrir un soutien supplémentaire au bassin.
En complément, une activité physique douce est fortement conseillée : privilégiez des exercices comme le yoga prénatal, la natation ou la marche pour améliorer votre bien-être. Enfin, il est important de faire attention à vos postures et gestes quotidiens : évitez les mouvements brusques, répartissez bien le poids de votre corps et utilisez un coussin pour soutenir votre dos lorsque vous êtes assise ou allongée.
Excès ou manque de relaxine : quelles conséquences pour l’accouchement ?
La relaxine joue un rôle clé dans la préparation du corps à l’accouchement. Toutefois, un déséquilibre de cette hormone – qu’il s’agisse d’un excès ou d’un manque – pourrait avoir des conséquences sur le déroulement de la naissance.
Trop de relaxine : un risque d’accouchement prématuré ?
Un taux excessif de relaxine (hyperrelaxinémie) pourrait être associé à un travail prématuré en raison de son action sur le col de l’utérus. Voici les différents effets possibles d’un excès de relaxine :
- Ramollissement et ouverture prématurée du col, ce qui pourrait déclencher un accouchement avant terme (source),
- Rupture précoce des membranes,
- Relâchement excessif des ligaments du bassin, pouvant entraîner des douleurs ou une instabilité pelvienne.
Cependant, il est important de noter que l’accouchement prématuré peut avoir plusieurs causes, et le lien exact avec la relaxine reste encore à préciser.
Pas assez de relaxine : quelles conséquences ?
À l’inverse, un manque de relaxine pourrait avoir un impact sur le métabolisme de la femme enceinte. Certaines études suggèrent que l’absence de relaxine pourrait affecter la régulation du glucose, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la santé maternelle et fœtale.
Les recherches sur la relaxine et son rôle exact dans l’accouchement sont encore en cours. Les scientifiques s’accordent sur son importance, mais il reste encore des zones d’ombre sur l’impact précis d’un excès ou d’un déficit de cette hormone.
Post-partum : que devient la relaxine dans votre corps ?
La relaxine ne disparaît pas immédiatement après l’accouchement. Ses effets persistent durant le post-partum, influençant encore la souplesse des ligaments et des articulations. Voici ce qu’il faut savoir sur son rôle après la naissance de votre bébé :
Après l’accouchement, les niveaux de relaxine chutent rapidement, mais il faut en moyenne 5 à 12 mois pour qu’ils reviennent complètement à leur état d’avant grossesse.
Cette persistance de la relaxine contribue à maintenir une certaine laxité ligamentaire, expliquant pourquoi certaines femmes continuent à ressentir une instabilité pelvienne, des douleurs lombaires ou articulaires plusieurs mois après l’accouchement.
La relaxine joue également un rôle dans la récupération du corps post-grossesse, notamment en facilitant le repositionnement des organes internes et du bassin.
Après l’accouchement, la laxité articulaire persistante peut augmenter le risque d’entorses et de douleurs articulaires. Pour prendre soin de votre corps en douceur, il est essentiel d’éviter de trop solliciter votre plancher pelvien dans les premières semaines suivant la naissance. Lors de vos sorties, si vous pratiquez le portage, n’hésitez pas à déléguer cette tâche à votre partenaire ou à alterner avec des moments de repos.
Par ailleurs, certains soins traditionnels, comme le Rebozo, peuvent être d’une grande aide pour réaligner les os du bassin et stabiliser les ligaments. En plus de favoriser votre récupération, ce rituel procure une profonde sensation de bien-être et de recentrage. Si vous en avez l’occasion, offrez-vous ce moment de détente : c’est un véritable cadeau pour votre corps (et votre tête).
Conclusion
Au-delà de son rôle dans la maternité, la relaxine suscite également un intérêt croissant en médecine, notamment dans le traitement de l’insuffisance cardiaque (source). En dilatant les vaisseaux sanguins et en améliorant la circulation sanguine rénale, cette hormone pourrait offrir de nouvelles perspectives thérapeutiques prometteuses. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer son efficacité et sécuriser son utilisation clinique.
Ainsi, bien que la relaxine soit souvent associée à la grossesse, ses effets vont bien au-delà, influençant divers aspects de la santé et ouvrant la voie à de potentielles avancées médicales.
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