Comment les hormones influencent-elles le post-partum ?

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 23 février 2024

Pendant la grossesse, votre corps est stimulé par un grand nombre d’hormones qui jouent un rôle essentiel pour vous maintenir, vous et votre bébé, en bonne santé. Que deviennent ces hormones durant le post-partum ? Quels sont les changements hormonaux qui font suite à l’accouchement ? 

Quelles hormones entrent en jeu après l’accouchement ? 

Après l’accouchement, certaines hormones présentes durant la grossesse ne sont plus nécessaires. Elles vont progressivement diminuer ou complètement disparaître. D’autres vont prendre le relai pour assurer la transition intra-utérine à la vie extra-utérine pour votre bébé.

hormones apres accouchement

Oestrogènes et progestérone : à la naissance, le placenta, dont le rôle est achevé, est expulsé. Cet organe était principalement responsable de la production d’œstrogènes et de progestérone à des niveaux jamais atteints auparavant. L’expulsion du placenta entraîne une chute brusque de la production de ces deux hormones stéroïdiennes.

Ocytocine :, après la naissance, elle va connaître de nouveaux pics de production. Au moment de la rencontre entre la maman et le bébé, ses niveaux augmenteront pour favoriser le tissage de leur lien d’attachement. De même, l’ocytocine joue un rôle essentiel dans l’expulsion du placenta, car son action provoque les contractions post-accouchement nécessaires.

Endorphines : elles sont présentes durant tout l’accouchement pour atténuer la douleur. Elles vont subir un nouveau pic de production au moment de la rencontre entre la mère et son bébé pour favoriser un climat doux et adéquat. 

Prolactine : après avoir maintenue une quantité élevée durant toute la grossesse, la prolactine chute au moment de la naissance (mais garde des niveaux supérieurs à une période hors grossesse). Elle reprendra du service quelques jours après l’accouchement, c’est la fameuse ‘montée de lait’. En cas d’allaitement, des pics de prolactine seront visibles à chaque tétée. En dehors des périodes d’allaitement, le taux sera relativement similaire entre celles qui allaitent et celles qui ne le font pas. On dit de cette hormone qu’elle est susceptible : si on ne la sollicite pas, elle se vexe et se retire. 

Relaxine : l’hormone qui permet d’étirer vos muscles et vos ligaments en vue de l’accouchement reste présente plusieurs semaines voire mois après la naissance. C’est une des raisons qui justifie que durant les premiers mois suivant l’accouchement, l’activité doit rester modérée pour ne pas risquer de vous faire mal.

Ainsi, après l’accouchement, votre corps va subir différents ajustements hormonaux pour accompagner les changements qu’il opère. 

Quand arrive la chute d’hormones après l’accouchement ? 

La chute d’hormones qui suit l’accouchement arrive très vite après la naissance, quelques heures après l’expulsion du placenta. Elle se poursuivra jusqu’au 3e jour après l’accouchement à peu près. 

Ainsi, peu de temps après l’expulsion du placenta, les niveaux de progestérone retournent à leur niveau pré-grossesse. Les niveaux d’œstrogènes, quant à eux, restent élevés après l’accouchement, conduisant à ce que l’on appelle, la dominance des œstrogènes. Il est tout à fait normal de se sentir irritable et émotionnellement vulnérable lors de ces fluctuations hormonales. Cette chute hormonale concerne toutes les mères mais ne va pas être ressentie de la même manière par chacune. 

Attention : la dominance des œstrogènes après l’accouchement ne signifie pas forcément que vous sécrétez une quantité excessive d’œstrogènes. Cela indique plutôt que vos niveaux d’œstrogènes sont élevés par rapport à la diminution de progestérone post-accouchement.

Combien de temps dure la baisse hormonale post-accouchement ? 

Généralement, la baisse hormonale commence à se faire ressentir 24 à 48h après l’accouchement et peut durer une petite semaine. Elle est souvent mêlée à la fatigue physique et morale des premiers jours. 

La baisse des oestrogènes et de la progestérone culmine quelques heures après l’accouchement mais peut être compensée par la hausse d’ocytocine et d’endorphines qui accompagnent la naissance. 

Elle ne doit pas durer plus de 15/20 jours. Au-delà de cette période, des symptômes même d’intensité modérée doivent être considérés comme anormaux. 

Si vous vous sentez toujours vulnérable et dépassée plus de 3 semaines après votre accouchement, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Vous pourriez être en train de faire une dépression post-partum, nécessitant un suivi médical et, souvent, une prise en charge appropriée.

Quels sont les symptômes de la chute hormonale post-accouchement ? 

Chaque femme et chaque naissance est différente. Certaines ne vont pas ressentir la chute hormonale tandis que d’autres vont avoir l’impression de vivre des montagnes russes émotionnelles. 

Ce petit bébé requiert beaucoup d’énergie et d’attention. Vous devez vous habituer l’un à l’autre et trouver votre nouvel équilibre. Cette période est concomitante avec celle de la montée de lait et des désagréments post-accouchement (lochies, tranchées, douleurs de cicatrice etc).  

Voici les différents symptômes qui peuvent vous alerter sur un dérèglement hormonal : 

  • irritabilité 
  • afflux d’émotions
  • anxiété 
  • tristesse
  • fatigue 
  • sauts d’humeur 
  • baisse d’appétit 

Si ces symptômes persistent pendant plus de 3 semaines, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. 

La fragilité émotionnelle et l’hyper sensibilité des premiers jours est normale. Cependant, cette période n’a pas vocation à durer. 

Parmi les causes plus rares de déséquilibre hormonal,  on trouve une inflammation de la thyroïde pouvant entraîner une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie, voire les deux.. Les symptômes peuvent inclure fatigue, sautes d’humeur, sensation de froid aux pieds, irritabilité et troubles du sommeil, qui peuvent ressembler aux symptômes du baby blues.

Comment faire face au dérèglement hormonal après l’accouchement ?

En tant que femmes, de nombreuses étapes de notre vie sont marquées par un dérèglement hormonal (puberté, ménopause, cycles etc). Cependant, c’est au cours de la grossesse qu’on y fait le plus attention car c’est le moment où le dérèglement est le plus important. 

Identifier ces changements hormonaux est précieux car cela permet souvent de mieux comprendre notre état émotionnel et de mieux le gérer.

Pour faire face au dérèglement hormonal ressenti fréquemment par les jeunes mamans, voici quelques conseils pour y faire face :

  • se reposer
  • avoir une alimentation riche et variée
  • exprimer ses émotions, bonnes ou mauvaises 
  • accepter de se faire aider (et de demander de l’aide) 
  • se permettre des temps à soi (promenade seule, soin rebozo, lecture)
  • être indulgent avec soi-même (et avec son corps)

Combien de temps dure le dérèglement hormonal après l’accouchement ? 

L’accouchement conduit à un important dérèglement hormonal. Ce dernier peut durer plusieurs mois. Généralement, les femmes qui n’allaitent pas retrouvent plus rapidement leur taux d’hormones d’avant-grossesse (et donc leurs cycles menstruels).

En moyenne, les femmes n’allaitant pas retrouvent des taux d’hormones semblables à ceux d’avant la grossesse dans les 3 à 6 semaines qui suivent l’accouchement. 

Cela ne veut pas dire que le déséquilibre hormonal est ressenti durant tout ce temps. Plutôt de savoir que votre corps est en rémission, physiquement et émotionnellement et que vous nécessitez une grande indulgence. 

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