Qu’est-ce qu’une doula ?

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 24 juillet 2024

Les doulas existent depuis la nuit des temps et reviennent aujourd’hui dans le paysage des naissances. Alors qu’on en comptait que 150 en 2008, c’est plus de 800 doulas qui sont aujourd’hui dénombrées en France selon l’association Doulas de France.

Doula : origine et définition

L’origine du nom “Doula” vient du grec ancien qui signifie “femme esclave”. Au 5ème siècle av. JC, on parlait de doula pour désigner celle qui s’occupait des tâches domestiques et plus précisément des soins de la maîtresse de maison durant la grossesse et l’accouchement.  

Aujourd’hui, l’Association Doulas de France donne la définition suivante : “la doula accompagne et soutient la future mère et son entourage pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, dans le cadre du service à la personne, grâce à son expérience et à sa formation”.  Pour résumer, une doula est une femme qui assiste, enseigne et soutient une autre femme du début de la grossesse jusqu’à la fin du post-partum. C’est avant tout une personne de confiance vers qui se confier et être réconforté. 

Pourquoi faire appel à une doula ?

L’évolution de la société a fragilisé le tissu familial. Du fait des circonstances de la vie moderne, le soutien spontané qu’apportaient le « village », s’est atténué. Le schéma familial classique n’est plus la norme. Les mères, soeurs, amies travaillent plus souvent qu’autrefois et sont moins disponibles. L’isolement peut également être géographique. La fermeture des petites maternités et la concentration des accouchements sur des centres mieux équipés ont abouti à un éloignement des structures de soins. D’autres facteurs comme l’absence de moyen de locomotion ou certaines difficultés financières ou logistiques rendent certaines femmes enceintes plus dépendantes à leur environnement de proximité.

Faire appel à une doula au cours de sa grossesse ou pendant son accouchement permet d’avoir une personne ressource à qui confier ses craintes, poser ses questions et auprès de qui se sentir rassurée. Le droit d’être bien accompagné et de recevoir un soutien continu et physique durant toute cette période est fondamental.

  • accompagnement des parents et réponse à toutes leurs questions relatives à la maternité,
  • écoute bienveillante et sans jugement,
  • attention portée au confort physique de la maman pendant la grossesse, la naissance puis le post-partum,
  • enseignement de méthodes de préparations à la naissance (haptonomie, chant prénatal),
  • soutien émotionnel et logistique.

Quel est le rôle d’une doula ?

Le rôle de l’accompagnante à la naissance est d’apporter un soutien physique, moral, émotionnel et pratique durant toutes les grandes étapes de la vie d’une femme qui s’apprête à devenir maman. La pratique exercée par une doula peut être très large. Le premier rôle d’une doula est d’accompagner les femmes tout au long de leur grossesse : aussi bien pendant les premiers mois de conception que durant l’accouchement puis la période post-natale.

Si la plupart des doulas sont généralistes, il existe aussi de plus en plus de doulas “spécialisées” dans une période plus précise de la vie d’une femme : le postpartum ou encore l’accompagnement en salle d’accouchement par exemple. Certaines peuvent aussi se déplacer chez vous avant de vous rendre à la maternité afin de vous rassurer, mesurer la fréquence de vos contractions et vous soutenir. Elle ne prend pas la place du ou de la partenaire, mais, au contraire, permet de protéger l’autonomie du couple.

Au-delà des bouleversements physiques et psychiques, la grossesse est aussi un temps de questionnements. Une doula est une source d’information pour chacun des parents dans le but de les mener à une naissance merveilleuse. Le rôle d’une doula est de permettre à l’intimité de se manifester.

Quelle est la différence entre une doula et une sage femme ?

Tout ! La doula ne soigne pas, elle prend soin de. Elle ne doit jamais se substituer au suivi médical. La doula vient en complément du travail des sage-femmes et de tout le personnel médical associé à la maternité. D’ailleurs, la doula n’a absolument pas le droit de procéder à des actes obstétricaux comme le toucher vaginal du col utérin, l’auscultation du cœur du bébé ou la prise de tension de la mère. Elle s’est engagée à orienter vers un professionnel de santé dès qu’elle détecte un problème physiologique.

La doula n’est ni médecin, ni psy, ni sage-femme. La doula informe et accompagne. Elle offre un soutien physique et émotionnel aux parents. Sa présence lors de l’accouchement peut offrir un cadre rassurant, familier et parfois même logistique mais ne remplace pas la présence du personnel soignant.

Pendant l’accouchement, l’accompagnante à la naissance amène la mère à se détendre, elle la guide dans les positions favorisant la descente du bébé dans son bassin et pratique des massages pour soulager les tensions. Elle la soutient dans son projet de naissance et dans le respect de ce dernier mais n’intervient pas médicalement parlant. Cependant, il est prouvé que sa présence réduit de manière considérable le recours à des interventions médicales.

Quelle est la formation pour devenir doula ?

Pour le moment, la pratique de doula n’a pas de statut légal. Cependant, de plus en plus de formations autour de la périnatalité se développent. En France, les doulas se sont unies pour lutter en faveur de la réglementation de leur profession et afin de garantir une formation maximale. La plupart sont signataires de la Charte des Doulas de France où elles s’engagent à pratiquer leur activité dans le respect de ce code éthique et déontologique.

Plusieurs centres de formation de doulas ont cependant reçu des labels officiels comme le label Qualiopi. Cela permet de reconnaître le sérieux et le professionnalisme dispensé par ces centres de formation. De même, cela offre la possibilité aux participantes de solliciter le soutien financier d’organismes comme les Opérateurs de compétences (OPCO) ou encore Pôle Emploi.

Actuellement, une demande de certification officielle est en cours auprès de France Compétences. Les démarches sont longues mais le maximum de moyens a été mis en place pour arriver à un résultat positif.

Quel est le tarif d’une doula ?

La profession n’étant pas réglementée, rien n’encadre les tarifs pratiqués par les doulas. Chaque doula fixe les prix qu’elle souhaite.

Selon la disponibilité, les besoins et l’engagement proposé, les tarifs d’une doula peuvent varier entre 50 et 150 € la rencontre. La plupart du temps, un accompagnement de doula comprend entre 4 et 8 rencontres. Certaines doulas pratiquent des “packages” permettant un accompagnement complet durant une période délimitée (durant toute la grossesse, avec ou sans assistance durant l’accouchement, etc.). Le tarif d’une doula, pour un accompagnement de la grossesse à l’accouchement, est généralement compris entre 800 et 1 500 euros.

Dans tous les cas, sachez que les services d’une doula ne s’arrêtent pas aux séances. Elles sont disponibles pour répondre à tous vos doutes, vos questions, vos craintes, jour et nuit ! C’est ça la richesse d’une doula : une disponibilité sans faille et un soutien émotionnel et psychique complet. 

La consultation d’une doula offre-t-elle un remboursement ?

La doula n’étant pas une professionnelle de santé reconnue, la Sécurité Sociale ne propose pas de remboursement pour ce suivi.  Il existe cependant certaines mutuelles proposant un niveau de remboursement dans la catégorie Bien Être.  

En revanche, les séances de doula étant considérées comme un service à la personne, elles peuvent donner lieu à un crédit d’impôt. De même, il est possible de les rémunérer en CESU (chèque emploi service). 

Comment trouver une doula ?

Trouver une doula peut s’avérer difficile lorsqu’on n’a pas de recommandations spécifiques via son entourage. Faire entrer une femme dans l’intimité de sa grossesse voire de son couple nécessite une confiance absolue et il est parfois difficile de se tourner vers une parfaite inconnue. 

L’association Doulas de France propose un annuaire recensant toutes les doulas membres de l’association et ayant signé sa charte. Toutes les doulas qui y sont enregistrées ont validé un cursus de base de formation. Cette accréditation peut être rassurante puisque la profession n’exige aucun prérequis de base.

D’autres réseaux de doulas existent. N’hésitez pas à en contacter plusieurs (qui pratiquent près de chez vous) et à faire confiance à votre feeling. Vous sentez-vous bien avec cette personne ? Vous inspire-t-elle confiance et comprend-t-elle vos besoins ? Sentez-vous libre en sa présence ? 

Ces questions sont essentielles puisque qu’une bonne doula doit être une figure rassurante, aidante et réconfortante dans l’aventure de votre grossesse. 

Enfin, si vous souhaitez qu’elle vous accompagne jusqu’à la salle d’accouchement, assurez-vous qu’elle soit disponible entre les semaines 38 et 42 de votre grossesse.

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