Contexte
3e grossesse. Deux premiers accouchements sans péri.
Bébé surprise ! Après la découverte des deux petites barres rosées puis le choc qui l’accompagne, je célèbre la vie en toute confiance malgré quelques préoccupations et craintes d’une femme enceinte.
Grossesse
21 SA : 2e écho, on m’apprend que c’est une petite fille. Après 2 garçons, je suis la maman la plus heureuse du monde ! Bonheur de courte durée quand je vois l’inquiétude sur le visage de la sage-femme. Elle me dit qu’elle n’est pas dans la courbe, que sa croissance n’est pas normale et soupçonne des résistances dans les artères utérines.
L’angoisse commence à poindre son nez mais j’essaye de me rassurer. Je sais que les échographies ne sont pas fiables à 100%, j’espère qu’elle se trompe.
26 SA : je me rends à l’hôpital pour l’échographie de contrôle. Le verdict tombe : retard de croissance in utero sévère avec inversion cérébro placentaire. En d’autres termes, les échanges avec le placenta ne sont pas bons, ma fille protège ses organes vitaux au détriment de sa croissance. Triste diagnostic.
Toute la suite de ma grossesse est ponctuée d’un suivi très poussé : échographies tous les 15 jours et monito deux fois par semaine. Prises de sang à gogo pour essayer de comprendre la cause, en vain.
Je suis fatiguée, angoissée, démunie. Je sais que la nature ne se maîtrise pas mais j’ai beaucoup de mal à accepter ce qui m’arrive. On me parle de prématurité, de risques, de danger et même de mort fœtale, bref je vis une fin de grossesse très difficile.
Même après deux accouchements sans péridurale, je commence à douter de ma capacité à accoucher naturellement. J’ai l’impression que mon corps n’est plus si puissant et sécuritaire.
Je suis très fatiguée, physiquement et mentalement. J’hésite même à arrêter tout suivi médical mais mes amies m’en dissuadent.
Au fur et à mesure des examens, l’espoir renaît. Elle bouge bien, elle semble vive, ce sont de bons signaux. Mon instinct maternel me murmure que tout ira bien.
34 SA : les médecins n’ont plus qu’un mot en bouche : DÉCLENCHEMENT. Tic tac, tic tac, je ressens une pression énorme alors qu’il me reste encore 3 semaines avant les fameuses 37SA. Je connais toutes les conséquences d’un déclenchement (force des contractions, césarienne d’urgence, fébrilité) et je panique. Moi qui imaginais accoucher dans l’intimité de mon salon, c’est bien loin de l’idée que je me faisais de ce 3e accouchement.
35+2 : suite à un câlin avec papa, je commence à sentir ce qui ressemble fortement à des contractions. C’est trop tôt, je suis dans le déni, je n’accepte pas que cela puisse déjà arriver. Je fais comme si de rien n’était mais j’entends mon mari (plus lucide) préparer en hâte la valise !!
Tout s’accélère. Je comprends que ma fille est prête à arriver et qu’il faut que je l’accueille.
Accouchement
13h : nous arrivons à la maternité. On me place un monito, je suis à 4. Avant même que j’ai eu le temps de prévenir la sage-femme que j’avais tendance à accoucher rapidement, la poche des eaux se rompt. Je sens mon bébé descendre dans mon bassin, quelle puissance !!
13h10 : un rapide toucher vaginal confirme que je suis à 10 cm. Je suis à dilatation complète !!
Je sens que ça pousse, je m’allonge sur le côté et lève la jambe (j’écoute mon corps). Je sens la tête qui passe puis, une contraction plus tard, tout son petit corps qui glisse.
13h30 : Mila est née !! Elle est parfaite, si petite mais si vigoureuse déjà.
Le placenta sort tout seul et je lui donne sa tétée d’accueil. Elle pèse 2,2kgs, elle est petite mais en bonne santé.
On passera quand même quelques jours en néonat, avec allaitement + biberon.
Trop fière d’elle, trop fière de moi ! Un post partum beaucoup plus doux que la grossesse. C’était sûrement mon dernier accouchement. Chacun fut unique mais merveilleux à la fois. Vive la vie !!
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