L’accouchement d’Anaïs

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 25 septembre 2023

Préparation : 

  • Beaucoup de lectures
  • Tisane de framboisier : 2 tasses par jour depuis 35SA
  • 3 gélules d’huile d’onagre par voie vaginale le soir

Contexte : bébé 4 s’est invité tout seul, il n’était pas prévu mais vraiment bienvenu ! Mes 3 précédents sont nés sous péridurale.

Le jour J (40SA+6)

Depuis plusieurs semaines, j’ai des contractions plus ou moins intenses, parfois très régulières mais pas douloureuses.

Je perds le bouchon muqueux. Je commence à sentir que quelque chose se passe… Il est 17h, je file à la douche. Pendant ma douche, première contraction de travail. Ensuite toutes les 10min. Je préviens mon homme que c’est le moment, qu’il se prépare.

Mes parents étaient déjà chez moi pour garder mes aînés donc tout se profilait bien.

18h15 : je suggère avec humour à mon conjoint de prendre l’apéro maintenant avec mes parents parce qu’on ne va pas pouvoir attendre, mes contractions sont toutes les 5 minutes. 

18h45 : départ pour la mater. Je sens que les contractions deviennent de plus en plus douloureuses.

18h50 : arrivée à la mater (on habite juste à côté).

Pose d’un monito pendant 45 longues minutes. Je me dis que je me prête à leur jeu pour qu’après ils me laissent tranquille avec cet outil de torture.

19h30 : arrêt monito et contrôle du col je suis à 4 presque 5. Je me mets à pleurer de joie, j’ai déjà réussi à tenir jusque là ! Bien que je sache que l’ouverture du col n’est pas une indication fiable, je prends ça pour une nouvelle encourageante.

L’intensité devient encore plus forte. À chaque contraction, je me jette à 4 pattes par terre.

20h00 : on m’installe en chambre. Je prends de grandes respirations profondes et ça m’aide à supporter la douleur. Je finis par vocaliser des grands « AAaaaa » « OOooo » je me mets sur le ballon les genoux au sol et la poitrine en appui sur le ballon. Je me concentre sur les pauses entre les contractions. Je me relâche complètement. Je me souviens que pour pouvoir supporter la douleur, il faut surtout savoir se reposer entre les contractions.

Quand la contraction est là, ça monte tellement haut en intensité que je rêve presque d’une césarienne… Mais quand ça redescend, je reprends mon souffle. J’accueille chaque contraction une par une. À un moment, je me met allongée sur le côté et demande à mon conjoint de tenir ma jambe.

Je pousse des cris qui deviennent gutturaux, ils viennent du plus profond de moi c’est impressionnant ! C’est très intense… Très puissant… Je commence à sentir mon corps pousser à la fin de la contraction et là PAF ! La poche des eaux qui se perce… J’ai été tellement soulagée sur l’instant ! Et puis les contractions ont repris d’une intensité incroyable !

Mon conjoint appelle les sages-femmes pour leur dire que j’ai perdu les eaux.

Je leur dis que ça pousse ! Elle contrôle mon col « vous êtes à 6 ne poussez pas!! » moi dans ma tête je me moque complètement de ce qu’elles me disent, mon corps sait ! Les contractions arrivent et me font pousser! Cela me soulage tellement !

Les sages-femmes me demandent d’aller en salle d’accouchement ! Je ne pouvais plus bouger et surtout, je n’en avais aucune envie !!

Elles ont finalement insisté et mon conjoint m’a aidé à me sortir du lit pour me mettre dans une chaise roulante et m’emmener dans la salle d’accouchement. A ce moment-là j’étais en train de pleurer à chaudes larmes ! Je ne sais pas vraiment pourquoi… Peut-être parce que le rythme était devenu très intense et même si je n’ai pas pensé à la péri une seule fois, je pensais que je n’y arriverai jamais. Ça devait être la phase de désespérance.

Arrivée dans la salle d’accouchement, je me jette sur le lit pour reprendre ma position sur le côté et là ça pousse ! Mon corps pousse tout seul dans mes hurlements tel un guerrier prêt à aller au front … La sage femme me dit de ne surtout pas pousser parce que rien est prêt ! Mais j’en moque complètement… De toute façon je ne pouvais pas m’en empêcher…

Je sens mon fils descendre ! Je le sens arriver ! Je sens sa tête qui passe !!!! Je sens un léger cercle de feu qui est très rapide. Je sens aussi que je fais caca mais je m’en contre-fout ! Pourtant, avant l’accouchement ça m’angoissait puisque dans l’idée je voulais accoucher à quatre pattes et mon conjoint voulait attraper bébé a son arrivée alors j’en avais beaucoup discuté avec lui…

Mon conjoint regarde et dit aux sages femmes qu’il voit la tête ! La sage femme accourt mettre sa main pour la retenir et me demande encore de ne pas pousser parce qu’elle n’a pas ses gants…

La tête sort. Je suis toujours sur le côté et la sage femme me demande de me mettre sur le dos. Je refuse. Elle me dit qu’il le faut absolument parce que la tête de bébé est sortie et que ça ne va pas aller… Je finis par m’exécuter. Là elle me demande de pousser, il y a eu méconium dans le liquide amniotique il faut faire vite ! Il faut pousser !!! Mais là je n’ai pas encore de contractions …. J’essaie de pousser en vain … J’étais épuisée… Elle me propose le gaz Meopa que j’accepte… Puis une contraction arrive et là je pousse 2 fois et mon fils sort !

Elles me le posent sur mon ventre… Plus aucune douleur !! J’étais complètement shootée… J’ai fondu en larmes de bonheur de voir enfin mon fils ! Cette sensation est indescriptible… Le temps est suspendu ! Le temps est suspendu durant tout l’accouchement… Mais ce moment est d’une intensité ! D’une telle puissance d’amour, d’exaltation, d’exploit !

Il me faudra plusieurs heures pour redescendre de cette intensité foudroyante de la douleur des contractions… Je me souviens m’être dis « whouaouu c’était violent »

Mon fils est né à 21h27 ! C’était très rapide ! 4,205kg pour 52cm ❤️❤️ aucune déchirure ! Seulement quelques éraillures mais rien de méchant.

La sage femme demande à mon conjoint de couper le cordon, je m’empresse de lui rappeler que je veux un clampage tardif !! 

Pour le placenta, elles ont attendu 30min et il ne venait toujours pas. Après ce que je venais de vivre je voulais plus qu’on me touche… Elles me demandent de pousser pour le sortir mais j’ai pas de contractions et je n’ai plus de force ! Elle finit par appuyer avec sa main sur mon ventre pour l’aider à sortir ! C’était tellement douloureux !!!

C’était fou ! Intense ! Violent ! Puissant ! J’ai réussi ! Quel bonheur ! Quelle magie de la nature ! Mon fils est parfait il est magnifique je poursuis la physiologie en décidant de l’allaiter alors que je n’ai pas allaité mes précédents enfants….

Je ne regrette rien ! J’ai vécu la maternité dans son entièreté et c’est, selon moi, à vivre absolument !!! Oui la douleur bouscule et vraiment ça demande une préparation ! Une préparation mentale !!! Il faut comprendre la mécanique ! Le processus hormonal pour réussir à comprendre que la douleur n’est pas que douleur ! On donne la vie et c’est vraiment la plus belle chose que j’ai pu faire ! On ne m’a pas accouché ! Mon corps l’a fait tout seul dans sa puissance…

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