L’accouchement express de Perrine

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 13 septembre 2024

Un troisième trimestre tourmenté

Le 28 août, à presque 38 semaines de grossesse, notre septième merveille, Margaux, a décidé de pointer le bout de son nez. Ce moment est arrivé un peu plus tôt que prévu, exactement la veille de la rentrée scolaire, ce que je redoutais, mais finalement, ce n’était pas si grave.

Depuis plusieurs semaines, je me sentais anxieuse et submergée par le stress. Je pleurais souvent, je criais, submergée par la peur, la tristesse et la colère. L’idée d’un accouchement médicalisé me terrifiait. Je craignais une césarienne d’urgence sous anesthésie générale, surtout si le bébé, de faible poids, ne supportait pas bien les contractions. Mon rêve d’accoucher à la maison semblait s’effondrer. Pourtant, je gardais le contact avec ma fille, lui murmurant qu’elle était en sécurité, qu’elle prenait du poids, et que nous allions y arriver ensemble.

Le début des contractions

Le 28 août, à 1h15 du matin, incapable de trouver le sommeil, je décide de prendre une douche. Les contractions sont légères, éparses, mais présentes. À 1h30, je réalise que le moment est peut-être venu. Je dis à mon mari : « Je pense qu’il va falloir y aller. » Je téléphone à une amie pour qu’elle vienne garder nos six autres enfants. Il est 1h45, et je lui dis, un peu gênée : « J’espère qu’on ne te dérange pas pour rien ! »

Une arrivée express

Nous partons à 2h du matin et arrivons à la maternité à 2h20. À peine arrivés, je ressens une envie irrépressible de pousser ! Mon mari, après avoir sonné à l’entrée, part garer la voiture. De mon côté, je suis prise en charge par l’équipe médicale. Je leur annonce que c’est mon septième enfant, et soudain, tout le monde s’active. À 2h26, soit six minutes après notre arrivée, Margaux est dans mes bras ! Mon mari revient juste à temps pour couper le cordon après avoir garé la voiture.

Je n’ai finalement pas eu besoin de péridurale, tout s’est déroulé à une vitesse incroyable. Après l’accouchement, la sage-femme, un peu déconcertée par la rapidité des événements, me demande : « Bon, reprenons les choses dans l’ordre, quel est votre nom, votre prénom ? » L’auxiliaire puéricultrice plaisante alors avec mon mari, en lui disant que pour le prochain, il devra peut-être prendre des cours d’accouchement, car il pourrait bien être celui qui m’accouchera !

Les suites de l’accouchement

Mais l’accouchement, aussi rapide soit-il, n’a pas été sans complications. Après que Margaux ait été emmenée pour être pesée avec son papa (un petit trésor de 2 kg 022), l’angoisse a commencé à m’envahir. Les larmes coulaient, et tout s’est rapidement enchaîné.

Bientôt, je me retrouve entourée de plus de six personnes dans la chambre. On m’appuie tellement fort sur le ventre que je hurle de douleur, suppliant la sage-femme d’arrêter. Elle, les larmes aux yeux, me dit qu’elle n’a pas le choix. Des caillots, gros comme ma main, commencent à sortir. La gynécologue arrive, s’énerve contre les sages-femmes qui n’ont pas posé de poche pour mesurer la quantité de sang perdu, et on recommence à m’appuyer sur le ventre. La douleur est insoutenable.

On m’explique alors que je fais une hémorragie de la délivrance, pour la deuxième fois. L’anesthésiste arrive et me dit qu’ils doivent pratiquer une révision utérine sous anesthésie générale. Je ferme les yeux, terrifiée à l’idée de quitter cette terre sans avoir fait connaissance avec mon doux bébé. J’ai perdu plus de 1,7 litre de sang et ai été séparée de ma fille pendant des heures interminables.

Quand j’ai enfin retrouvé ma petite Margaux, blottie contre moi, toutes les épreuves traversées semblaient déjà loin. Elle était en parfaite santé, et c’était tout ce qui comptait. Ses petits yeux curieux et sa chaleur contre ma peau ont effacé les dernières traces de mes angoisses.

Les jours suivants, bien que marqués par la fatigue, ont été remplis d’une grande douceur. Chaque moment avec Margaux était un cadeau, une promesse que tout allait bien désormais. Mon mari, toujours à mes côtés, ne cessait de répéter combien il était fier de nous. Nous avons traversé cette épreuve ensemble, et cela a renforcé notre lien comme jamais.

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