Les hormones font office de chef d’orchestre durant toute la vie d’une femme. Durant l’allaitement, deux hormones sont particulièrement actives et sollicitées : la prolactine et l’ocytocine. Comment fonctionnent ces hormones ? Quel est le rôle des hormones dans l’allaitement ? Réponses
Quelles hormones participent à la lactation ?
Au moment de l’accouchement, la naissance du bébé est suivie de l’expulsion du placenta. Cet organe assurait la production d’oestrogènes et de progestérone durant la grossesse. La délivrance du placenta provoque donc une soudaine chute de ces deux hormones.
La baisse des hormones placentaires permet à l’ocytocine et à la prolactine, les grandes actrices de l’allaitement, d’entrer en jeu. Bien que déjà présentes chez la maman pendant la grossesse, une partie de leurs actions étaient inhibées par l’action des oestrogènes et de la progestérone. D’autres hormones comme les oestrogènes participent également à ce processus, mais de manière moindre.
Ainsi, la délivrance du placenta modifie l’équilibre hormonal et permet la prédominance de l’ocytocine et de la prolactine, qui attendaient patiemment pour entrer en action. C’est ce processus qui permet la montée de lait, qui survient environ 3 à 5 jours après l’accouchement, le temps nécessaire au corps pour s’adapter.
Avant la montée de lait, un liquide précieux est contenu dans vos seins : le colostrum. Il contient tous les nutriments et anticorps nécessaires aux premiers jours sur terre de votre bébé. Ce colostrum suscite l’envie de téter chez votre bébé, ce qui déclenche la production de lait maternel. Ainsi, la tétée d’accueil participe déjà à enclencher votre production laiteuse.
Comment s’activent les deux hormones de l’allaitement ?
Le corps féminin est remarquablement conçu, car c’est le simple fait de mettre votre bébé au sein qui déclenche l’action des hormones responsables de l’allaitement. Chacune de ces hormones joue un rôle spécifique dans le processus de lactogénèse :
- L’ocytocine stimule l’éjection du lait.
- La prolactine stimule la production de lait.
Ainsi, grâce au phénomène action-réponse de la succion, votre production va parfaitement s’adapter aux besoins de votre bébé.
Quel est le rôle de la prolactine durant l’allaitement ?
Dès les premiers mois de grossesse, la prolactine est présente dans votre sang et stimule la croissance des glandes mammaires. Son taux augmente progressivement tout au long de la grossesse. Sa présence précoce permet qu’un bébé prématuré puisse être allaité.
La prolactine est une hormone produite et sécrétée par l’hypophyse (glande située à la base du cerveau). Elle contribue à la fois au développement de la glande mammaire et à la lactogenèse (processus de production du lait). C’est la prolactine qui permet également de maintenir la production durant toute la phase d’allaitement.
Elle atteint son pic environ 30 minutes après la tétée ce qui signifie qu’elle produit en prévision de la tétée suivante.
La prolactine est une hormone très précieuse pour le bébé mais aussi pour sa maman. Elle induit un comportement maternel (on la surnomme l’hormone de maternage) et un fort sentiment de relaxation. Cela permet aux heures d’allaitement d’être paisibles, pour le bébé mais aussi pour la maman.
La prolactine est également présente chez l’homme. Elle participe à favoriser la création du lien père-enfant. Il faut savoir que la prolactine diminue la libido chez la femme comme chez l’homme. Cette caractéristique leur permet d’être au diapason, tournés vers leur bébé.
La prolactine est vraiment l’hormone de la dévotion. Un test réalisé sur des souris montre que lorsqu’elles en reçoivent, elles se mettent à créer un nid.
Sa concentration varie en fonction de la fréquence et de la la durée de la stimulation. C’est pourquoi plus un bébé est mis au sein, plus la production sera importante. La prolactine est une hormone jugée de susceptible : plus on la sollicite, plus elle est présente. En revanche, si on ne la stimule pas, elle se vexe et se retire. C’est pourquoi les premiers jours sont souvent déterminants pour installer l’allaitement de manière durable.
Si on n’allaite pas, le taux de prolactine redescend à son niveau de base en deux semaines environ.
Quel est le rôle de l’ocytocine durant l’allaitement ?
L’ocytocine est produite par l’hypothalamus et sécrétée par l’hypophyse. C’est elle qui provoque les contractions de l’utérus au moment de l’accouchement.
C’est aussi l’hormone de l’amour, du lien, du plaisir et de la relaxation. Elle diminue le stress, augmente la température corporelle et diminue la pression sanguine.
Sa sécrétion est assurée par la succion du bébé ou par des stimuli visuels ou auditifs (comme la vue ou les sons de son bébé). Cela explique que parfois, la simple vision de votre enfant peut provoquer une montée de lait non contrôlée (réflexe d’éjection).
L’ocytocine s’active plus rapidement que la prolactine. Elle permet l’écoulement du lait stocké dans les canaux lactifères. Le mécanisme de succion va réveiller la prolactine afin qu’elle renouvelle les réserves de lait.
Ainsi, l’ocytocine commence à agir avant même la tétée : lorsque votre bébé est proche de vous, que vous le sentez, l’entendez, le voyez, pensez à lui.
L’ocytocine est une hormone timide, elle aime le calme, la douceur, l’intimité, le confort (les mêmes conditions optimales pour accoucher).
L’action de l’ocytocine durant l’allaitement est primordiale à comprendre car il met en lumière la nécessité de garder la mère proche de son bébé et les bienfaits du peau à peau.
Si la maman sent l’odeur de son bébé, pense à lui, l’entend ou encore le voit, cela peut déclencher le réflexe d’éjection. Cela fonctionne également parfois avec le bébé des autres.
0 commentaires