7 raisons d’accoucher naturellement

Par Armelle Fruchard | Mise à jour le 23 février 2024

Le corps féminin a été conçu pour porter et donner la vie mais ce processus naturel est de moins en moins connu et expérimenté. Aujourd’hui, de nombreux professionnels s’inquiètent et alertent sur les taux élevés d’interventions à l’accouchement. Pourquoi prôner l’accouchement naturel ? Quels sont les bénéfices pour la maman et pour le bébé ? Voici 7 raisons en faveur de l’accouchement naturel.

1 – Garder une liberté de mouvement 

La pose d’une péridurale implique une surveillance foetale continue (monitoring) ainsi qu’une intraveineuse. Une fois posée, la péridurale empêche la maman de se mouvoir ou d’adopter des positions bénéfiques à la naissance de son bébé. 

Si vous décidez d’accoucher naturellement, vous pourrez continuer à marcher, bouger ou adopter la position la plus à même d’accompagner la descente de votre enfant. Cette liberté de mouvement rend le travail plus efficace et plus rapide. 

Enfin, sans anesthésie, vous avez la possibilité de manger et boire à votre convenance (ce qui est parfois refusé avec péridurale). Quand on sait qu’accoucher est plus sportif qu’un marathon, on comprend l’importance d’être bien nourrie et hydratée. 

2 – Éviter la cascade d’interventions 

On considère que chaque intervention augmente la probabilité d’une suivante. C’est comme mettre un grain de sable dans un rouage, tout le processus devient fragilisé. Lorsque l’accouchement se déclenche naturellement et suit son propre rythme, le taux d’intervention est au plus bas. 

L’intervention la plus généralisée est la pose de la péridurale (83% des naissances). En atténuant (voire en supprimant) la douleur, la péridurale peut provoquer un ralentissement du travail et la nécessité d’injecter de l’ocytocine de synthèse afin de stimuler les contractions (dans 30 % des naissances selon l’Étude périnatale de 2021). 

En cas de déclenchement (23 % des naissances), cela sera cette même ocytocine de synthèse qui vous sera administrée. L’inconvénient de cette hormone artificielle est qu’elle provoque des contractions très fortes et resserrées. Elles sont très éprouvantes pour la maman et pour le bébé. Pour gérer cette intensité provoquée artificiellement, beaucoup optent pour la péridurale. Toutefois, même si la mère est soulagée par l’anesthésie, le bébé ressent la force des contractions, ce qui peut mener à une détresse fœtale et augmenter le risque de césarienne.

Choisir d’accoucher naturellement réduit donc le risque de césarienne. De même, être accompagnée d’une doula réduit votre risque d’avoir une césarienne de 30 % à environ 5 % (source : Continuous Labor Support for Women During Labor).

3. Favoriser l’action des hormones naturelles

Lors d’un accouchement spontané, le corps sécrète de l’ocytocine, responsable des contractions utérines et de la stimulation de la production d’endorphines par le cerveau. C’est cette hormone qui envoie à l’utérus l’ordre de se contracter et au cerveau celui de produire des endorphines. Cependant, l’utilisation de la péridurale interfère avec ce processus hormonal, inhibant leurs actions et privant à la fois la mère et le bébé des bénéfices de cette « morphine naturelle ».

L’administration de la péridurale diminue la production d’ocytocine naturelle ce qui affecte le rythme normal des contractions. Elle peut également causer une chute de la tension artérielle chez la maman et donc une baisse d’oxygénation du bébé (car il reçoit moins de sang). Cette situation peut mener à des cas de détresse fœtale, ce qui explique l’augmentation des accouchements nécessitant des interventions instrumentalisées suite à l’usage de la péridurale.

De manière, la douleur induite par les contractions stimule la production d’endorphines, qui agissent comme un analgésique naturel bénéfique autant pour la mère que pour le bébé. En absence de douleur, il n’y a pas de sécrétion d’endorphines. Or, il est reconnu que ces endorphines jouent un rôle essentiel dans la maturation pulmonaire du fœtus et dans la mise en place de la lactation.

Enfin, la péridurale est parfois responsable d’effets secondaires comme des montées de fièvre. Cette situation peut ensuite entraver la capacité du nouveau-né à réguler sa propre température corporelle après la naissance.

4. Être actrice de son accouchement

Renoncer à un soulagement artificiel de la douleur permet à la mère de rester présente et connectée à son bébé. Cela évite notamment de se faire dicter le moment et la manière de pousser, souvent responsable de déchirures (car le corps n’est pas prêt).  

L’expérience de l’accouchement naturel est souvent décrite comme un événement profondément transformateur, marqué par une fusion intense entre l’esprit et le corps au moment de la naissance. Il représente un passage initiatique, un sommet de réalisation, de confiance et de puissance inégalée.

5. Prendre confiance en ses capacités naturelles

L’accouchement est un rite de passage. Certains aiment dire qu’il y a deux naissances : celle d’un bébé et celle d’une maman. Permettre à une femme de vivre cette transition pleinement, en toute conscience l’aide à endosser son rôle de mère. 

Accoucher en toute puissance permet un dépassement de soi qui favorise l’assurance sur sa capacité à prendre soin de son bébé. 

6. Favoriser la mise en place de l’allaitement

Selon La Leche League International, l’anesthésie péridurale peut contribuer aux problèmes d’allaitement :

  • Le bébé et/ou la mère peuvent être somnolents ou moins alertes et ainsi retarder la première tétée.
  • La capacité du bébé à téter, avaler et respirer peut être désorganisée.
  • Le réflexe de succion du bébé peut être retardé et affecté.

Les césariennes ont également été associées à des difficultés d’allaitement (principalement en raison du protocole de l’hôpital qui gêne), ainsi qu’à un début retardé de la production de lait.

7. Une meilleure récupération

Sans le brouillard des médicaments ou la douleur de la chirurgie, les mères qui accouchent naturellement sont plus rapidement sur pieds après la naissance. 

De plus, lors d’un accouchement naturel, les mamans ressentent un pic d’ocytocine qui leur donne un regain d’énergie pour câliner leur bébé en peau à peau, mettre en place l’allaitement et établir le contact visuel. 

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